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Le Nouvelliste

Jovenel Moïse fixe sa position sur le G9 an Fanmi ak alye et l'insécurité en général

July 20, 2020, midnight

Intervenant devant un parterre de journalistes de plusieurs médias dans le département du Nord samedi, le chef de l’État a rejeté les accusations faisant croire que les chefs de gangs qui se sont regroupés à l’intérieur de G9 an fanmi ak allye seraient à sa solde. « Moi qui viens de Trou-du-Nord où je travaillais et jouais au football, c’est moi qui contrôle tous ces bandits de Port-au-Prince? », s'est demandé Jovenel Moïse. Tous ceux qui veulent les présenter comme mes amis peuvent continuer à le faire si cela leur chante, a-t-il poursuivi avant de pointer du doigt, sans les nommer, certaines personnes qui auraient utilisé les services des bandits au cours des derniers mouvements de protestation visant son départ du pouvoir. « Personne ne peut dire qui avait utilisé les armes de ces bandits pour perpétrer des actes de violence dans le pays, lors du mouvement ''peyi lòk''», avance Jovenel Moïse.    Le chef de l'État estime qu’on l’accuse d’entretenir des liens avec ces bandits parce que ces deniers se sont regroupés en faveur de la paix. « En se regroupant au sein d’une coalition, ils ont ouvert une porte. La CNDDR [Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion] n’a qu’à y entrer », exhorte le chef de l’État, soulignant qu'il veut, lui aussi, la paix. Cette initiative de ces bandits marque la fin d’un temps pour Jovenel Moïse. « Plus question de former son groupe de bandits quand on a besoin de défendre ses intérêts personnels. Cela doit cesser dans le pays », a lancé fermement le chef de l’État.  Aujourd’hui, c’est l’État qui a le monopole de la violence, a-t-il poursuivi avant de préciser: « C’est à la police et à la justice de jouer ce rôle. À l’avenir, ce rôle sera aussi celui de l’armée qui devra intervenir dans les situations où la police est dépassée.» Le banditisme ne peut pas être résolu dans les affrontements « Le banditisme est un produit de la société… C’est un problème sérieux qui ne peut être résolu dans les affrontements », croit le chef de l'État, annonçant que que des dispositions sont en train d’être prises au niveau du ministère de l’Économie et des Finances en vue de fournir les moyens financiers à la CNNDR qu’il invite à se mettre au travail. Dans sa mission, la CNDDR peut s’introduire n’importe où, n’importe quand sans avoir de comptes à rendre sur les personnes qu’elle rencontre ou pas. Jovenel Moïse affirme qu’il a demandé à la CNDRR de s’entretenir avec tout le monde. « Il n’existe aucun groupe avec lequel la CNDDR ne peut s’entretenir. C’est son rôle. C’est pour cela qu’elle a été mise sur pied », insiste Jovenel Moïse, qui a cependant indiqué que les autorités n’hésiteront pas à mettre la main au collet des kidnappeurs et des bandits impliqués dans l’assassinat de policiers. Il rappelle aux bandits qu’ils ont deux choix : « soit ils remettent les armes, soit ils vont au cimetière ». Les actes de violence ne datent pas d’hier   Comme pour se dédouaner, le chef de l’État haïtien a fait savoir que les actes de violence en Haïti ne datent pas d’hier. Ils remontent au départ de Jean-Claude Duvalier qui marque notre entrée dans l’ère démocratique. « Il y avait une lutte systématique pour affaiblir les institutions chargées de la violence légitime », rappelle le chef de l’État. Il indexe certaines décisions prises par le passé qui nous ont conduits là où nous sommes aujourd’hui. Il a évoqué la destruction de l’armée en 1994, armée qu’il se vante d’avoir rétablie en dépit des voix qui se sont élevées contre une telle décision. Le chef de l’État a réaffirmé sa fierté  au ministre de la Défense et au haut état-major de l’armée. Il estime que cette armée forte de cinq cents hommes et femmes a fait beaucoup de choses qui entrent dans la droite ligne de sa mission, à savoir être au service du développement et du peuple. « Quand cette armée aura 5 000 ou 10 000 membres, je peux voir déjà ce qu’elle pourra faire pour le pays », prophétise Jovenel Moïse, soulignant l’implication de l’armée dans la construction de plusieurs tronçons de route dans le pays.