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Le Nouvelliste

Hinche : un atelier pour la proposition d'une nouvelle constitution en Haïti

Nov. 23, 2020, midnight

Le Chambre de commerce, d'industrie du Centre (CCIC) a organisé, le mercredi 18 novembre, à l'occasion de la commémoration du 217e anniversaire de la bataille décisive de l'armée indigène face à l'armée napoléonienne à Vertières, dans le département du Centre, un atelier pour la proposition d'une " nouvelle constitution en Haïti ". Cette activité a été réalisée dans le cadre d'un plaidoyer de la CCIC pour une nouvelle constitution et la mise en valeur des potentialités oubliées dans le pays. Ce programme est initié par les membres de la CCIC en vue de sensibiliser les membres de la société civile au devenir d'Haïti dans le cadre d'un dialogue national pour doter le pays d'une nouvelle constitution avant la réalisation des élections. Il s’agit aussi d’une vaste campagne lancée par le " Centre de développement communautaire et Ayiti tou nèf ", selon les initiateurs, qui vise à doter le pays d'une nouvelle constitution devant permettre l'émergence d'une nouvelle classe politique, à contribuer à un élan de l'économie nationale au développement durable du pays à l'orée de 2030. «Pour y arriver, les partenaires privilégient une approche axée sur le plan politique, social, économique, entre autres, intégration de la diaspora, l'indépendance des trois grands pouvoirs de l'État, lutte contre les mauvaises pratiques dans la mise en place d'un Conseil électoral en Haïti en vue d'arriver à un changement de régime politique, responsabiliser les acteurs et implication de la société dans le développement local», a confié le docteur Jean Robert Charles, président de la Chambre de commerce et d'industrie du Centre. M. Charles a par ailleurs rappelé l'importance de ces assises pour le devenir d'Haïti et celui du Plateau central. « Dans tous les pays du monde, les organisations de la société civile sont toujours au centre des décisions. C'est pourquoi j'insiste pour que l'intelligentsia du Plateau central, particulièrement celle de Hinche, participe dans les prises de décisions pour doter le pays d'une nouvelle  constitution que nous souhaitons tous », a indiqué Jean-Robert Charles. Et d'ajouter : « Cette activité vise aussi à contribuer à la mise en place d'une plateforme solide pour le devenir de la démocratie en Haïti. » « Nous avons tout essayé dans ce régime semi-présidentiel et parlementaire. Il est temps que les forces vives de cette nation s'imposent et proposent. Je fais partie de  cette catégorie qui propose un nouveau "système unitaire diversifié. » Les trois pouvoirs de l'État ne représentent rien aux yeux de la population. Ils subissent de mauvais traitements en raison de leur mauvaise gestion du pays. Tout le monde critique à tort et à travers dans les médias et les réseaux sociaux. « Il est temps de bannir ce système qui nous éclipse », a déclaré Dieumerite Pierre-Louis, politologue, invité à présenter la proposition du système unitaire diversifié à la société peraltière. Des propos qui ont été applaudis par tous les participants. « Nous avons tous péché contre le voeu de la Constitution de 1987 », balance Joseph Domingue Orgella, président du conseil du CEDEC. C'est pourquoi notre plaidoyer consiste à doter le pays d'une nouvelle constitution avant la réalisation des élections. Nous ne pouvons pas rater cette occasion. Ce n'est pas ma mission de vous indiquer la date ou sous quel gouvernement on devrait doter le pays de cet outil capable de redonner à Haïti sa fierté d'antan. Nous avons l'ultime obligation de changer la donne en vue de donner de nouvelles directives au pays. Sinon, nous sommes foutus. Aujourd’hui, un petit groupe se trouve dans le confort du bien-être  alors que la majorité de la population accepte ses diktats, faute de mieux. Qu'en dites-vous, chers compatriotes ? », lance Orgella. « Nous sommes le poumon du développement durable du pays. C'est également à nous d'abandonner nos différends pour servir le pays», ajoute M. Orgella. De son côté, Me Léreste Jean-Baptiste invite les participants à travailler au développement du pays dans l'intérêt des générations futures. «Nous vivons dans un pays déséquilibré où le budget national se fait au détriment de la population. Rien n'est fait pour changer la donne. C'est toujours l'inverse», a-t-il précisé , évoquant les défis politiques, socioéconomiques et environnementaux que le pays doit relever.