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Le Nouvelliste

Il faut presque 100 gourdes pour 1 dollar : “Pas de panique”, dit le gouverneur de la BRH, Jean Baden Dubois

March 23, 2020, midnight

Il faut 99 gourdes 25 pour 1 dollar américain sur le marché des changes. Pour des montants plus élevés, on a besoin de plus de 100 gourdes pour un seul billet vert, lundi 23 mars 2020. Pour certains, un seuil psychologique est en passe d’être franchi. Le gouverneur de la Banque de la République d'Haïti (BRH), Jean Banden Dubois, interrogé vendredi soir par le journal, reste zen. « Pas de panique », a insisté le gouverneur de la BRH. “Je pense que la gourde va se stabiliser par rapport au dollar. Les gens n’ont pas besoin de paniquer. C’est une situation qui est sous contrôle. La banque centrale interviendra quand il le faudra », a poursuivi Jean Baden Dubois, qui soutient que ce renchérissement est lié à un “petit affolement”. « Il n’y a aucune raison qui justifie ce taux. Nos importations sont en baisse, même s’il est vrai que nos exportations ne sont pas importantes. Il n’y a pas de justifications par rapport aux fondamentaux, à part le poids du financement monétaire qui, certainement, est néfaste par rapport au taux de change, parce que nous avons mis beaucoup de gourdes dans le système et pas suffisament de dollars », a soutenu le gouverneur de la BRH. Pour le gouverneur Dubois, 100 gourdes pour 1 dollar n’est pas un seuil redouté. « C’est un seuil psychologique que nous ne redoutons pas… A partir du moment où il y a une amélioration des fondamentaux macroéconomiques, le taux de change baissera comme cela s'est déjà produit quand il est passé de 70 à 62 gourdes », a-t-il indiqué. Jean Baden Dubois table sur un carburant moins cher qui induira moins de subventions publiques pour les produits pétroliers, moins de financement monétaire, moins de pression sur le marché des changes en vue de trouver des dollars pour importer des produits pétroliers et beaucoup plus de discipline fiscale pour faire baisser la valeur du dollar par rapport à la gourde. Le gouverneur de la BRH, qui mise aussi sur une aide financière externe des partenaires d’Haïti, croit que la situation actuelle montre qu’il faut investir encore plus dans la production locale. La BRH le fait et continuera à le faire, a affirmé Jean Baden Dubois.