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Le Nouvelliste

Eric Jean-Baptiste souligne les bons et les mauvais côtés de l’appréciation de la gourde

Oct. 7, 2020, midnight

Eric Jean-Baptiste est de ceux qui constatent avec satisfaction l’appréciation de la gourde par rapport au dollar. A l’émission Dèyè Kay sur Télé 20, l’ex-candidat à la présidence a cependant  exprimé quelques inquiétudes sur la production nationale et les 1.5 million de compatriotes qui vivent des transferts. «  L’appréciation de la gourde par rapport au dollar américain est une bonne chose », s’est réjoui le secrétaire général du RDNP sur le plateau de Télé 20. Ceux qui reçoivent leurs salaires en gourdes peuvent désormais pousser un ouf de soulagement, a souligné Eric Jean-Baptiste.  L’homme d’affaires a cependant exprimé quelques inquiétudes notamment pour les 1.5 million d’Haïtiens qui vivent des transferts envoyés par leurs proches qui vivent à l’étranger. Parce que les prix de certains produits et services  n’ont pas changé en dépit de la baisse du taux de change, Eric Jean-Baptiste explique que le pouvoir d’achat de ces compatriotes a diminué avec l’appréciation de la gourde.  « Avant, 150 dollars reçus de l’étranger équivalaient environ à 19 000 gourdes. Aujourd’hui, ils ne représentent que 9 000 gourdes », a fait remarquer Eric Jean-Baptiste, soulignant la diminution du pouvoir d’achat du bénéficiaire du transfert. Parce qu’ils considèrent le dollar comme la monnaie forte, des éléments de la classe moyenne qui reçoivent leurs salaires en gourdes ont acheté des dollars pour épargner. Ils ont perdu 40 gourdes sur chaque dollar épargné en l’espace de quelques semaines, selon Eric Jean-Baptiste qui pointe du doigt les « détenteurs d’information » qui en ont profité tout en appauvrissant la classe moyenne. Au 30 août 2020, a-t-il ajouté, 72% des épargnes dans le système bancaire haïtien sont en dollars. « Avec l’appréciation de la gourde, la production nationale peut devenir moins compétitive », note Eric Jean-Baptiste.  Il prévoit également que les recettes de l’Etat vont diminuer au niveau de la douane avec cette réalité économique.   « Que la gourde soit forte ou faible, là n’est pas la solution », a déclaré Eric Jean-Baptiste avant d’ajouter que le plus important c’est d’avoir un « plan économique ». Il exprime ses préoccupations par rapport aux fluctuations qui empêchent d’avoir de la lisibilité au niveau de l’économie. Les autorités monétaires devraient pouvoir dire  jusqu’où cela va se stabiliser.    Aucun économiste n’est en mesure d’expliquer ce qui se passe actuellement, selon Eric Jean Baptiste qui qualifie le régime au pouvoir de mazèt (incompétent) et de criminel. « C’est un régime de ''mazèt''. Si avec une baguette magique le régime peut faire passer le taux de change d’un dollar pour 125 gourdes à un dollar pour 60 gourdes, il n’est pas seulement mazèt, il est également criminel », a lancé le secrétaire général du RDNP.