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Le Nouvelliste

À quand la relance officielle des activités scolaires ?

Nov. 26, 2019, midnight

Alors que les parents et des représentants de divers secteurs de la vie nationale exigent la relance des activités scolaires au plus vite, le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle n'a pas officiellement fixé la reprise des activités scolaires. En revanche, le MENFP a plutôt démenti des calendriers fixant aux 2 décembre 2019 et 7 janvier 2020 la reprise de l'année académique. Il est indéniable que l'éducation est un champ apolitique et doit le rester. Que les belligérants s'entredéchirent en temps de guerre, les écoles sont épargnées en vertu d'un plan de contingence incluant les principes de neutralité, d'inviolabilité des établissements scolaires et le déclenchement d'alerte en cas d'attaques ou de bombardements. Il demeure entendu que les élèves soient entraînés à des exercices de simulation et aient à leur disposition l'équipement nécessaire, masques à gaz, en particulier. S'il en est besoin, les forces de l'ordre pourront intervenir sans coup férir. En situation de conflit comme celui d'Haïti, il faut préserver l'éducation de nos enfants, encore faut-il savoir comment le faire et quels en sont les voies et moyens. Tout d'abord, pour tout parent, encore plus pour les politiques, l'éducation doit être prioritaire. Sinon, toute initiative visant à le leur faire comprendre est peine perdue. Pouvoir et opposition se doivent de parvenir à ce niveau de conscientisation. Quand nos priorités sont ailleurs, le champ éducatif est négligé ou tout simplement délaissé. Le droit à l'éducation de près de deux millions d'enfants est violé. Cependant il faut ajouter à ce chiffre près d'un demi million d'autres n'ayant pas accès à l'éducation, entre autres, pour raison économique. Le dysfonctionnement des écoles pour raison politique a donc montré une autre facette du drame scolaire haïtien : les inégalités socioéconomiques criantes, un aspect souvent négligé. Ensuite, que les calendriers d'activités politiques tiennent compte des jours de classe, que les zones et les établissements scolaires soient épargnés. Que l'État, sans opter pour une approche militariste, mette les parents en confiance dans le cadre de la relance prochaine des activités scolaires. Il saura, tout simplement, comment s'y prendre. Les responsables d'établissements scolaires auront pour tâche d'adopter une approche pédagogique appropriée facilitant l'apprentissage en cette période de crise. D'ailleurs certains ont déjà trouvé un palliatif en période d'inactivités en suivant tout au moins le programme. Cependant il faudra trouver le mécanisme dans la salle de classe du point de vue psychopédagogique, dans la mesure où nos jeunes esprits sont traumatisés. Enfin, les ménages qui ont consenti d'énormes sacrifices pourront s'adonner à l'encadrement parental en vue d'assurer le succès scolaire de leurs enfants. Cessons de gâcher l'avenir de nos progénitures. Leur destin se joue maintenant. L'éducation demeure la voie royale pour nous sortir du gouffre. Haïti a déjà raté plusieurs échéances en ce domaine, arrêtons d'accroître notre retard par rapport aux autres pays de la région. Luttons ensemble pour rehausser l'éducation en Haïti et oeuvrons pour l'excellence académique. Me Richardson Dumel Éducateur