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L’accord du 21 Décembre, EDE et Lavalas pleurent le cadavre du CPT qu’ils ont enfanté

June 16, 2025, 9:31 p.m.

Port-au-Prince, 16 juin 2025 — Dans une déclaration publiée dimanche 15 juin, le regroupement 21 Décembre évoque l’aggravation de la crise sécuritaire et humanitaire, tout en soulignant la paralysie du CPT. Mais pour de nombreux Haïtiens, ces partis ne peuvent se dédouaner aussi facilement. Ayant désigné leurs représentants, bénéficié d’avantages, participé aux prises de décisions et géré des fonds publics, ils sont jugés coresponsables du naufrage institutionnel.« Ils ont mis le feu, et maintenant ils appellent les pompiers », ironise un vendeur ambulant à Delmas 32.« Ils ont nommé des gens, signé des contrats… et aujourd’hui, ils crient à l’échec ? Ce n’est pas moi qui l’ai fait échouer avec ma marchandise », ajoute-t-il.Un étudiant en droit, interrogé sur la question, dénonce :« Des partis qui ont tout organisé avec la CARICOM, et qui maintenant veulent se faire passer pour des victimes… Il n’y a rien de plus hypocrite. »Dans la foule, les critiques pleuvent également sur des figures bien connues comme André Michel, accusé d’avoir multiplié les déclarations tonitruantes sans résultat concret.« Il parle beaucoup, mais depuis 2021 il est dans le pouvoir. Il a tout eu, rien fait. Maintenant il critique ce qu’il a aidé à construire », peste un chauffeur de taxi-moto à Port-au-Prince.Toujours les mêmes visages à la table des négociationsMalgré ce constat d’échec, les partis concernés s’apprêtent, selon plusieurs sources, à répondre à une nouvelle invitation de la CARICOM. Objectif : relancer les pourparlers politiques. Une perspective qui exaspère une partie de la population, convaincue que les mêmes méthodes produiront les mêmes résultats.Pendant ce temps, les indicateurs virent au rouge : 1,3 million de déplacés internes, selon l’OIM ; 26,8 % d’inflation en avril 2025 d’après la BRH ; un appareil judiciaire paralysé, un État infiltré par les gangs, et des universités publiques forcées à la fermeture.Un rejet massif d’une classe politique recycléeDans les rues, la lassitude se transforme en rejet. Une majorité appelle au départ de tous ceux qui, selon eux, ont usé et abusé du système pendant des décennies.« Ils sont finis. Ils n’ont plus de légitimité pour venir mentir au peuple », déclare une femme dans la trentaine.« Ils ne doivent plus s’asseoir pour prétendre réparer ce qu’ils ont détruit », lance un militant rencontré à Pétion-Ville.La mort politique du CPT, pour de nombreux citoyens, doit entraîner avec elle celle de ses architectes. Ils réclament un véritable renouvellement de la classe politique, rompant avec les cycles d’échec, d’opportunisme et de compromission qui ont marqué ces trente dernières années.Belly-Dave BélizaireVant Bèf Info (VBI)