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Le Nouvelliste

«Le parquet n’est pas contraint de poursuivre les responsables de l’orphelinat»

Feb. 17, 2020, midnight

Le commissaire du gouvernement par intérim Jacques Lafontant était sur place jeudi soir, quelques heures après que l’incendie avait ravagé «l’Orphelinat de l’Église de la compréhension de la Bible» à Fermathe. Contacté par le journal lundi matin, le chef de la poursuite a rappelé qu’un incendie peut être d’origine accidentel ou criminel. «Pour le moment nous ne sommes pas encore là. Ce n’est pas parce que le feu s’est déclaré qu'il faut poursuivre rapidement les gens. Ces derniers ont expliqué qu'il s'agissait d'une bougie. À présent, la poursuite du parquet peut être engagée suite à une plainte de l’IBESR contre ces gens qui n’étaient pas autorisés à fonctionner», a détaillé Me Lafontant sur la volonté du parquet face à ce drame. L’une des possibilités, selon lui, c’est de fermer l’orphelinat. Le constat est fait. Le juge devrait lui transférer les informations préliminaires. Toutefois, Jacques Lafontant a indiqué que la première responsabilité dans ce dossier revient à l’Institut du Bien-être social et de recherches, organe régulateur de ce secteur. «Si l’institut entend le fermer, je ne peux poursuivre. S’il veut fermer et poursuivre, j’attends sa plainte. On ne peut pas automatiquement arrêter les gens parce que le feu s’est déclaré», a estimé l’homme de loi. Toutefois, il ne s’est pas dédouané de sa responsabilité : «Ce n’est pas que le parquet n’est pas compétent. La saisine n’est pas faite de la même façon.» C’est l’IBESR qui accorde aux orphelinats des licences. C’est audit institut que cela pose d’abord préjudice, minimise le commissaire du gouvernement par intérim. «Je ne suis pas obligé d’arrêter quelqu’un pour un feu qui a embrasé une maison, brûlé des enfants. Je ne peux pas, insiste-t-il, mettre l’action publique en mouvement contre des personnes parce qu’un feu s’est déclaré dans une maison. Il s'agit de la liberté des gens avant tout», a-t-il lâché. Plus loin, le commissaire du gouvernement, a fait savoir qu’il a délégué la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) pour enquêter sur l’origine du feu.  « Une fois l'infraction établie, a-t-il poursuivi, je pourrais mettre l’action publique en mouvement. «Là je ne suis pas contraint d’arrêter quiconque parce que j’ignore si le feu est d’origine criminelle ou accidentelle.» Le journal a également contacté la directrice de l’IBESR Arielle Villedrouin qui était indisponible. Son secrétaire a toutefois fait savoir qu’une conférence de presse sera donnée demain au cours de laquelle les responsables annonceront les mesures.