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Le Nouvelliste

Impacts COVID-19 sur l’économie haïtienne et mesures économiques

April 3, 2020, midnight

Par Pierre-Raymond DUMAS Depuis quelques années, notre situation budgétaire est toujours déficitaire : elle est, de façon insupportable, aggravée par la persistance de la pression des dépenses de subvention des prix des produits pétroliers à la pompe pour lesquelles l’Etat haïtien doit mobiliser environ deux (2) milliards de gourdes par mois, en plus des abandons de recettes déjà consentis, afin d’éviter la pénurie. Donnée essentielle à ne pas oublier ni à négliger. Dans ce contexte de la pandémie mondiale, il est évident que le déficit budgétaire sera encore plus important. C’est là l’une des questions les plus angoissantes auxquelles fait face le pays qui n’arrive plus à s’en sortir. Alimenté par l’agitation et l’insécurité, la pauvreté et le chômage, le terreau sur lequel vient se « prélasser » la propagation probable du coronavirus est à bien des égards, pour s’inscrire dans l’histoire récente, le fruit empoisonné du « pays lock » avec pour conséquences néfastes au niveau du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), notamment : - Le ralentissement des réformes en cours ; - L’annulation et le report de plusieurs missions d’assistances techniques des PTFs (Partenaires Techniques et Financiers) en support à la réforme des Finances publiques ; - Le difficile arbitrage dans la gestion de trésorerie ; - Le non aboutissement de l’accord du programme économique et financier, soutenu par la Facilité Elargie du Crédit (FEC), négocié avec le FMI (Fonds Monétaire International) ; - La difficile gestion dans l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers (rareté artificielle et non artificielle). Mais il y est donc question aussi des rivalités politiques animées par des groupes d’intérêts intransigeants, et non des moindres, qui ont lieu récemment mais aussi de la fragilité structurelle de notre économie en panne de secteur privé dynamique et compétitif, d’investissements productifs, de croissance soutenue et partagée. L’économie de service public est en première ligne désormais. Faut-il s’en étonner ? Cette clé de voûte d’essence transpartisane théoriquement soutient aujourd’hui encore l’architecture de notre société. En dépit de tout, le Ministère de l’Economie et des Finances a pu : Contenir le financement monétaire dans les limites acceptables ; Compter sur la présence du personnel durant les périodes de turbulences pour garantir le minimum de service public ; Relancer les discussions avec le FMI en vue de l’adoption d’un nouvel accord. Pays ruiné par tant de crises politiques et de catastrophes naturelles tout au long de sa tumultueuse histoire, Haïti n’a jamais enregistré une croissance économique inférieure à 1% depuis le tremblement de terre de 2010. On est vraiment dans la merde ! Il faut le crier sur tous les toits. Ceci étant dit, l’année 2019, gaspillée et polluée par l’opération « pays lock », a été la pire année économique depuis 10 ans avec une croissance négative estimée à -1,2% (projection MEF/Direction des Etudes Economiques et des Prévisions) aggravée par une inflation de l’ordre de 20% en fin d’exercice. Conscient de l’extrême gravité de la menace et des enjeux qui l’accompagnent, le gouvernement Moïse-Jouthe a pris avec clairvoyance une série de mesures exceptionnelles de politique économique et sociale pour réduire les impacts. On peut les scinder en deux types sans préjuger de leur extension et de leur diversification pour gérer la non-prolifération du virus. Mesures fiscales et douanières envisagées : - Report de la date de paiement d’impôts sur le Revenu pour les entreprises et les personnes physiques pour trois mois ; - Annulation des amendes et pénalités dues au retard de paiement jusqu’au 30 juin 2020 ; - Fractionnement du paiement de l’ISR (Impôt sur le revenu) des entreprises ayant déposé leur bilan au début du mois de janvier (tranche et délai de fractionnement à définir) ; - Moratoire de trois mois sur l’application de l’amende de 25 000 gourdes à payer par toutes entreprises n’ayant pas soumis leurs états financiers dans les formes et délais prescrits ; - Extension de trois (3) mois (au 30 juin 2020) de la validité du quitus fiscal pour les entreprises à compter de la date d’expiration ; - Report de l’exigibilité de la CFPB (Contribution Foncière des Propriétés Bâties) jusqu’au 30 juin 2020 ; - Mise en place d’une Cellule pour faciliter le dédouanement des équipements et matériels médicaux et autres en une journée ; - Réactivation du processus devant aboutir au paiement en ligne des obligations fiscales et douanières. (1) Autre mesures économiques et sociales : - Cash transfert non conditionnel à un million cinq cent mille (1 500 000) ménages les plus vulnérables ; - Distribution de ration sèche ; - Subvention au secteur de la sous-traitance pour paiement de salaire aux soixante (60 000 ouvriers) ; - Subvention pour le paiement des professeurs du secteur privé ; - Gratification spéciale aux personnels soignants et aux forces de l’ordre ; - Subvention au secteur Transport ; - Suspension des décaissements des ressources au bénéfice des projets d’investissement public non prioritaires ; - Priorisation du paiement par virement bancaire en lieu et place d’émission de chèques. Dans l’histoire, ce qu’on voit, pendant et après les crises de cette nature, c’est que tout dépend de la réaction politique, et des mesures de mitigation qui sont prises. Il faut bien comprendre les difficultés énormes auxquelles font face le pouvoir et le pays tout entier. La situation déplorable d’instabilité consubstantielle au « pays lock » a eu aussi pour conséquence le non décaissement d’importants appuis budgétaires des bailleurs de fonds, qui étaient pourtant indispensables pour satisfaire certains de nos besoins financiers et la mise en œuvre d’importants programmes socio-économiques. C’est important, cet aspect de la problématique de notre économie dépendante et rabougrie. La mobilisation des ressources extérieures a connu également des contreperformances dues, d’une part au ralentissement dans l’exécution de certains projets, et d’autre part aux difficultés rencontrées pour l’approbation par le Conseil d’Administration le FMI en mars 2019 de l’accord négocié pour la relance de l’appui au redressement du cadre macroéconomique et financier ; ainsi que le report de la période de décaissement de l’appui budgétaire de l’Union Européenne à fin juin 2020 au lieu de fin décembre 2019, a révélé le Ministère de l’Economie et des Finances qui a aussi précisé par l’entremise du Ministre Michel Patrick Boisvert lui-même que des pourparlers et des rencontres sectorielles avec tous les partenaires internationaux (bilatéraux et multilatéraux) sont en cours en vue de bénéficier de leurs appuis matériels,  techniques et financiers. Dans ce contexte d’instabilité et de fragilité extrême, l’activité économique a connu un recul par rapport à l’année dernière, ce qui a par conséquent entraîné une baisse des recettes courantes, une chute des investissements publics, une accélération de la dépréciation de la monnaie nationale, comme l’a bien indiqué le Ministre de l’Economie et des Finances Michel Patrick Boisvert qui occupait le poste de Directeur général dudit ministère depuis 2018 après avoir été Directeur de l’Inspection Fiscale pendant plusieurs années. Du côté des finances publiques, on a observé une contreperformance dans la mobilisation des recettes résultant du ralentissement des activités économiques et des arrêts de travail forces des organismes de perception en raison des troubles socio-politiques. (2) Toutes ces mesures ciblées (administratives avant tout sur le plan opérationnel) renvoient aux principales suivantes qui sont à la base des estimations : Confinement total et quasi-arrêt total des activités pendant deux (2) mois ; Taux de décès (ou taux de létalité) : 4.5 pour mille ; 56% de la population sont susceptibles de frapper par le COVID-19. Du point de vue des autorités publiques et compte tenu de la nature exponentielle de la crise sanitaire, ces estimations font sens. Si la tâche est difficile, à l’heure où tous les pays comptent des morts par milliers et se referment sur leurs frontières, il est urgent d’agir au plus haut niveau de l’Etat pour mobiliser toutes les ressources. Face à l’augmentation très rapide du nombre de contaminations, un peu partout dans le monde, la peur, mieux, la terreur a, elle aussi, explosé. Il n’est pas du tout superflu d’énumérer en détails les impacts délétères –  décrits par le Ministère de l’Economie et des Finances avec minutie dans un document officiel – que le coronavirus a déjà et aura à court terme sur la population haïtienne si démunie dans sa grande majorité : Sur une population de 11,7 millions de personnes, environ 6.5 millions sont susceptibles d’être affectés par le coronavirus ; Plus de 800,000 personnes sont très vulnérables au coronavirus car étant âgées de 60 ans et plus ; Le virus est susceptible de provoquer beaucoup de décès à terme ; On aurait des besoins en hospitalisation pour plus de 400,000 personnes infectées ; En cas de propagation du COVID-19 en Haïti, la population serait contrainte de limiter ses déplacements. Les conséquences désastreuses sur les principaux indicateurs économiques et sociaux se sont déjà fait sentir, ici et là, mais on n’en sait pas évidemment la gravité et l’ampleur. On ne peut plus catastrophiques, les résultats des 5 premiers mois de l’exercice fiscal 2019 - 2020 augurent des perspectives peu reluisantes pour l’ensemble de l’année qui reste exposée aux mêmes difficultés macroéconomiques et financières que la fin de l’exercice fiscal précédent. Dans son ensemble, l’année fiscale 2019 – 2020 qui devrait être une année électorale sera marquée par un recul de l’activité économique. Il n’y a pas à en sortir de là malheureusement. Compte tenu des séquelles des tumultes sociopolitiques en cascade qui ont affecté la première moitié de l’année et des préjudices inhérents à la pandémie de COVID-19 sur l’économie, au niveau de la demande, l’inflation pourrait exploser, qui pourrait perturber fortement les circuits d’approvisionnement et de distribution. Or le combat contre l’épidémie ne pourra réussir qu’à condition de respecter les règles de confinement désormais en vigueur, y compris dans les secteurs du transport et de l’alimentation. Au niveau des finances publiques, le taux de pression fiscale ressortira en deçà de 10%, traduisant une poursuite des difficultés des administrations de perception ainsi que les préjudices de la pandémie COVID-19, a souligné le Ministre de l’Economie et des Finances Michel Patrick Boisvert le dimanche 29 mars sur Radio Télé Métropole au micro de Kesner Pharel en compagnie du Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti Jean Baden Dubois : Le coronavirus engendra la baisse des activités économiques. Le taux de croissance révisé prévu à 1% pourrait tomber à -2.7% ; sous l’effet notamment de l’effondrement du secteur agricole et du secteur des services ; et de la baisse des investissements publics ; Ce choc pourrait provoquer des manques à gagner pour les agents économiques estimés à plus de 20% du Produit Intérieur Brut/PIB (1.6 milliard de dollars) ; Et comme le télétravail n’étant pas encore à un stade avancé en Haïti, il y aurait un quasi-arrêt des activités dans la fonction publique ; Certaines entreprises seront contraintes de réduire ou d’arrêter complètement leurs activités tarissant ainsi les sources de revenus de beaucoup de travailleurs, en particulier ceux qui travaillent à la pièce. L’arrêt des vols et le confinement des voyageurs étrangers dans leur pays affectent considérablement le chiffre d’affaire des hôtels et aura des incidences sur le remboursement des dettes contractées par ces derniers. Les flux de touristes qui étaient de 18,000 par mois en moyenne sur le deuxième semestre en 2018 – 2019 risquent de tomber à zéro pour le reste de l’exercice 2019 – 2020. Sachant que plus de 80% des exportations haïtiennes vont aux USA et sont constituées essentiellement de textile, les exportations connaitront un manque à gagner de l’ordre de 370 millions de dollars ; Les importations de bien pour l’exercice fiscal 2019 – 2020 pourraient perdre jusqu’à 900 millions de dollars des valeurs anticipées en cas de propagation du virus et de la fermeture complète des frontières ; Environ 60,000 ouvriers de la sous-traitance auront une perte de salaire équivalant à 1,6 milliards de gourdes sur deux mois en cas d’arrêt de travail. Les flux de transfert des migrants qui étaient estimés à 2.5 milliards de dollars sont susceptibles de tomber à 1.6 milliard de dollars ; Les Investissements Directs Etrangers (IDE) qui s’élevaient à 75 millions de dollars au cours de l’exercice 2018 – 2019 pourraient baisser drastiquement. Les écoles et les autres institutions de formation ont déjà fermé leurs portes et les enseignants des secteurs publics et privés. Suffisant ? Le combat contre cet « ennemi invisible » mais surtout destructeur ne peut être que transversal, c’est-à-dire global et multisectoriel. Les premières mesures prises par le Ministère de l’Economie et des Finances qui est en train de préparer le budget 2019 – 2020 (Une fois le processus de préparation du Budget 2019 – 2020 terminé, le Budget 2020 – 2021 sera lancé aussitôt) s’inscrivent, comme on le voit, dans le cadre de ses compétences et de son champs d’action. La priorité constante et première ici est le bien commun. Nous vivons une crise inédite, donc il faut des mesures exceptionnelles continues sur la période de confinement.  A ces chiffres qui en disent long s’ajoutent d’autres faits et statistiques alarmants sur l’insécurité alimentaire et l’inflation : Pour la période courante allant d’octobre 2019 à février 2020, la CNSA (Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire) avait estimé que 35% de la population haïtienne a besoin d’une assistance alimentaire de toute urgence, soit 4.1 millions de personnes dont 1.2 millions en urgence alimentaire. Si on ajoute les effets anticipés de la pandémie Covid-19, ce nombre pourrait s’alourdir si on connait une propagation non maîtrisée ou incontrôlée en Haïti ; L’arrêt total de la production de bien dans l’économie provoquera une rareté qui, doublée des incertitudes des gens, engendrera une forte hausse des prix, notamment ceux des produits de première nécessité. L’inflation pourrait atteindre jusqu’à 30% contre 18.3% prévue initialement. Il y a évidemment un rapport complémentaire entre l’ensemble des mesures de la Banque de la République d’Haïti et celles du Ministère de l’Economie et des Finances en vue de juguler cette crise (elle est aussi financière et monétaire) aux effets multidimensionnels. En dépit de tout, l’Etat a dû faire face à de nouveaux engagements qui nécessitent des décaissements importants afin d’éviter certaines situations qui pourraient dégrader davantage le climat social et accroître l’insécurité ; ce qui pourrait mettre à mal les efforts des organismes de perception pour redresser la collecte des recettes intérieures. Il est important de mentionner même brièvement cet aspect fondamental de l’état actuel de notre économie. Cette situation difficile des finances publiques sur les 5 premier mois de l’exercice 2019 – 2020, s’est traduite par : (i) un niveau de financement monétaire qui a atteint 21.3 milliards de gourdes au 19 mars 2020 ; (ii) un abandon des investissements publics pourtant stratégiques pour la création des bases de la relance de l’économie ; sur cinq premiers mois de l’exercice les dépenses courantes représentent environ 97% des dépenses totales, hors les amortissements de la dette. Ce qui est fort délicat. Impossible de cerner le problème du déficit budgétaire, et notamment celui du financement monétaire, sans avoir sous les yeux, sans cesse, ces chiffres, ces données de première main. Les difficultés actuelles, et sans doute séculaires, viennent se profiler là-dessus, avec leurs convulsions, leurs malheurs, leurs pertes en ressources diverses, leurs crises à répétition et leurs prolongements encore impensables. Traduits dans le glaive du réel, dans le quotidien, ces chiffres sont sévères, terribles, déprimants. On a donc affaire à une économie rongée comment dire ? – par la guerre. Les similitudes sont frappantes. Ces trois décennies de « transition démocratique » n’ont rien à envier – pas seulement sur les plans économique et monétaire – aux effets dévastateurs d’une catastrophe. Pour faire face aux récents chocs sociaux-politiques affectant notamment les finances publiques, l’Etat Haïtien a adopté deux principales stratégies : Le financement du déficit budgétaire par l’émission des bons du Trésor. Sur l’exercice 2018 – 2019, le Trésor Public a émis des bons de trésorerie totalisant 23,7 milliards de Gdes. D’octobre 2019 au 29 Février 2020, l’émission de bons avoisine les 18,7 milliards de gourdes. Les derniers mesures prises par le BRH en réponse à la pandémie Covid-19 visent, en autres, à dégager beaucoup plus de liquidité dans le système bancaire pour financer les émissions de bons du Trésor. La Limitation du Financement monétaire. Dans cette optique, depuis environ quatre exercices fiscaux, le Ministère de l’Economie et des Finances a signé un Protocole de Gouvernance Economique avec la Banque de la République d’Haïti pour assainir les finances publiques, en limitant le financement BRH à un plafond de 10 milliards de gourdes sur l’exercice. Cette crise sanitaire survient à un moment critique pour le pays ne disposant pas de ressources adéquates et de pouvoir de résilience collective. Mais malgré cela, il est important que l’on ne baisse pas les bras. C’est en tous cas de cette manière que les autorités économiques et monétaires conçoivent l’importance de leurs institutions et de leurs responsabilités. Pierre-Raymond DUMAS __________________________ (1) Ces dispositions ne s’appliquent pas sur la Taxe sur le Chiffre d’Affaires (TCA) tenant compte du statut de redevable légal des entreprises. (2) En effet, les recettes totales perçues s’élèvent à 76.4 milliards de gourdes en 2018 – 2019, contre 79.4 milliards de gourdes un an auparavant, soit une baisse de 4%. Pour illustrer notre propos, disons par exemple que les collectes effectuées jusqu’au mois de février qui s’élèvent à 33.7 milliards de gourdes sont en deçà des prévisions qui se chiffraient à 37,1 milliards, soit un manque à percevoir cumulé de 3.4 milliards de gourdes. Les impacts du COVID-19 sur les recettes douanières et fiscales, selon le Ministère de l’Economie et des Finances, doivent interpeller tout un chacun : L’arrêt de fonctionnement des organismes de perception pourrait provoquer des manques à gagner sur les recettes fiscales de plus de 31 milliards de gourdes par rapport aux prévisions révisées de 88.6 milliards de gourdes. Parallèlement, il faudrait mobiliser au moins 6.8 milliards de gourdes pour traitements et salaires des agents publics sur deux mois ; Les recettes douanières prévues (43.7 Milliards de gdes) pour l’exercice fiscal 2019 – 2020 pourraient même enregistrer un manque à percevoir de plus de 14 milliards de gourdes. La fiscalité intérieure sera frappée d’autant à cause du quasi-arrêt des activités économiques. Dans l’ensemble, les dépenses publiques ont baissé de 14% par rapport à l’exercice précédent au prix d’une chute des investissements publics, conséquence de ces turbulences politiques répétées. Toutefois, des efforts ont été consentis pour contenir le financement monétaire à hauteur de 9.6 Milliards de gourdes, niveau compatible au Pacte de Gouvernance économique et financière qui a été conclu entre le MEF (Ministère de l’Economie et des Finances) et la BRH (Banque de la République d’Haïti) en janvier 2019. Cela permettrait à minima de stabiliser la situation.