Le Nouvelliste
Anse-à-Pitres, coronavirus : le maire inquiet
April 16, 2020, midnight
Les deux cas confirmés ce week-end à Pedernales, province dominicaine frontalière avec la ville haïtienne Anse-à Pitres, inquiètent le maire de cette circonscription, Harry Bruno. Ce dernier se sent impuissant dans la lutte nationale contre le coronavirus à cause du manque d’encadrement offert par le pouvoir central. Le maire Bruno explique que hormis la volonté de la mairie et de la Protection civile de protéger la population, sa commune est dépourvue de tout dans le cadre de cette lutte. La circulation reste intense à la frontière avec Pedernales, et l’effectif de policiers présents dans cette ville de 33 000 habitants ne peut pas interrompre ce va-et-vient incessant à la frontière. Les marchés publics fonctionnent normalement, le centre de santé est sous-équipé, sans lit ni matériel adapté à cette lutte. « La mairie et la Protection civile font tout ce qui est possible avec le peu de matériel qu’elles ont pour vainement sensibiliser la population, mais elles trébuchent toujours sur la rebellion de celle ci qui évolue comme à l’ordinaire. Même le couvre-feu imposé par le président de la République n’est pas respecté et à la mairie nous n’avons pas le soutien d’agents de l’Unité départementale de maintien de l’ordre (UDMO), indique le maire Bruno. Depuis ce week-end il y a un cas suspect, selon le maire ; il s’agit d’une dame venue de Jacmel. Cependant faute d’espaces aménagés pour une mise en quarantaine, la mairie a dû laisser cette femme chez elle. Comme conséquence, ce lundi les agents du MSPP ont débarqué à Anse-à-Pitres pour effectuer des prélèvements sur la dame concernée, ils n’ont pas pu la retrouver parce que selon le maire, qui lui cite les voisins de cette femme, celle-ci était aller faire des courses. Témoin du peu de moyens de la mairie d’Anse-à-Pitres, une partie de la société civile se regroupe en brigade pour prendre la température des passagers de tous les véhicules provenant de la République dominicaine. Ces brigades contribuent également à la surveillance de quelques passages non officiels à la frontière, selon le maire assesseur Michelet Louis.