Le Nouvelliste
L’ANMH « indignée » devant l’assassinat de Me Monferrier Dorval
Aug. 31, 2020, midnight
L’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) se dit « indignée devant l’assassinat du bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval. « L’ANMH croit que toute la nation doit exprimer son indignation face à cette exécution qui secoue les citoyennes et les citoyens qui ne peuvent qu’être révoltés par ce crime abominable », lit-on dans une note, datée du 29 août, signée du nouveau président de l’association, Jacques Sampeur. « Me Monferrier Dorval avait une réputation intacte. Il était l’une des bonnes références sur des points de droit et sur les questions constitutionnelles. Il s’exprimait avec force et conviction sur ces sujets sensibles, sans aucune réserve, comme le professeur devant ses étudiants émerveillés par sa science et par son large savoir », ajoute la note. « Dans un pays où la connaissance et le savoir sont un délit, Me Dorval, envers et contre tous, était l’une des voix fortes qui portait le message du changement démocratique, des réformes institutionnelles à opérer et de la construction de l’État de droit », avance l’ANMH qui estime que l’assassinat de Me Monferrier Dorval « vient semer encore plus de doute sur les perspectives de transformer de manière irréversible les mentalités pour porter notre pays à prendre la voie de l’État de droit, du respect de la vie, de la crainte de la justice et de la fin de l’impunité ». « Me Dorval n’avait que sa science et sa verve pour mener le combat et semer la bonne parole à ses étudiants et à ses pairs. Son assassinat, s’il met notre société en état de choc, n’est et ne sera jamais la mise à mort de la parole qui transforme et des idées qui sont immortelles et qui finiront par provoquer les transformations qui font peur », soutient l’ANMH. « L’Association nationale des médias haïtiens souhaite que l’opinion publique nationale se mobilise pour exprimer sans réserve et de différentes manières, son indignation face à ce cadavre de trop. Nous devons signifier aux opérateurs du crime et de la mort que l’élimination physique des meilleurs d’entre nous ne servira que de ferment mobilisateur pour exiger la fin de l’inaction qui engendre les massacres de la population, la transformation du pays en une vaste prison, la perpétration de crimes les uns plus révoltants que les autres et la consécration de l’impunité comme modèle de société », conclut la note.