Le Nouvelliste
Un projet agro-industriel à Savane-Diane
Feb. 17, 2020, midnight
Depuis que la famille de l'ancien sénateur Louis Déjoie est de retour à Savane-Diane, son développement dans le secteur agricole ne semble plus connaître de limite. Sur le master plan du groupe Apaid et Déjoie qui auront à faire la gestion du projet de Zone franche agro-industrielle de Savane-Diane (ZFASD) et procéder aux réparations des infrastructures du feu agronome Louis Déjoie, tombées en ruine, on peut voir les maquettes de plusieurs projets comme plantation d'avocats, de mangues, dates, de manioc. Toutefois le plus ambitieux, et déjà en cours de réalisation, reste la production de stévia. « La Stévia est une plante à base de stéviose et aux vertus curatives. Les grandes compagnies de boissons gazeuses et produits à base de sucre utilisent cette plante qui n'est pas cancérigène et combat le diabète et l'obésité », a déclaré l'ingénieur-agronome Fresner Dorcin, ancien ministre de l'Agriculture, directeur du projet, invité par la Chambre de commerce et d'industrie du Centre (CCIC) à présenter l'importance du projet au profit des habitants du Plateau central. Sans relâche depuis vingt-quatre mois, des investisseurs internationaux, experts mexicains, péruviens, chinois et haïtiens sont à pied d’œuvre à Santo 19 (Plaine du Cul-de-Sac) et Savane-Diane (Saint-Michel de l'Attalaye) pour préparer les plantules et labourer deux mille hectares de terre pour la plantation de stévia. Surplombant trois à quatre catégories de sol capables de recevoir chacune des cultures et variétés différentes, sera érigée la plus grande exploitation agricole sur huit mille six cents hectares de terre pouvant générer de grands profits et sept cent à mille deux cent emplois à temps plein et attirer des investissements à grande échelle dans le pays, particulièrement au Plateau central. Ainsi, ce qui sera la plus grande destination en Haïti mobilise des ressources colossales mais témoigne aussi de l’audace de ses concepteurs. Le projet sera érigé de façon limitrophe entre les communes de Maïssade (Centre), Pignon (Nord) et Saint-Michel de l'Attalaye (Artibonite) et aura un accès direct par voies aérienne et terrestre tout en bénéficiant d'une entrée en vigueur du projet Boucle Centre-Artibonite, vieux d'une décennie. Le président du groupe Apaid, André Apaid, a précisé que ce projet a été obtenu après maintes négociations avec la famille Déjoie et des visites de terrain où l'on cultive ce produit estimé à plus d'un milliard de dollars. « Parler de ce projet en Haïti, précisément à Savane-Diane est un risque », fait savoir André Apaid Jr. Là-bas, il n'y a que des gens qui vivent en-dessous du seuil de la pauvreté alors que leurs terres peuvent produire des richesses. Nous avons vite engagé des experts, et mis les paysans en symbiose. Ce qui va contribuer à la réduction de la migration des jeunes vers la République dominicaine et va augmenter leur rentabilité. Pour le coordonnateur du Conseil d’administration de la section communale de l'Attalaye, Jean Gespère, ce projet porte d'entrée (stévia) est une aubaine pour contrer non seulement l'insécurité alimentaire dans la zone mais combattre la délinquance juvénile, le vol, le kidnapping et le viol. « L'insécurité bat son plein dans cette communauté. Les gangs rivaux s'entretuent. Ils tuent les gens et pillent leurs biens au su et au vu de tous », déplore le CASEC. Ce qui fait frémiir l'assistance et invite les autorités à prendre des mesures drastiques pour désarmer les gangs qui hantent le développement socio-économique du pays.