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Le Nouvelliste

Sécurité, santé, relance de la croissance, efficacité des dépenses publiques…, les grandes orientations du budget 2019-2020

April 16, 2020, midnight

À six mois de la fin de l’exercice, le budget 2019-2020 privilégiera les actions stratégiques à résultats rapides et tangibles et qui devront être structurées autour de six principaux objectifs. Ces derniers vont du renforcement des dépenses de sécurité intérieure, de l’État de droit, du système national de santé à des programmes sociaux structurants en vue de promouvoir la stabilité sociale au soutien à l’activité économique et la préparation à la relance de la croissance et au rééquilibrage des comptes publics en comprimant les dépenses courantes. Sur ce dernier point, le Premier ministre ne cache pas son ambition de « contenir le financement monétaire à un niveau compatible aux engagements pris par le gouvernement, en tenant compte des contingences dues à la pandémie Covid-19 ». Aussi est-il prévu le renforcement du système national de santé pour permettre au pays de mieux répondre à la pandémie Covid-19, à travers la surveillance épidémiologique, la réhabilitation des infrastructures existantes et le renforcement du plateau technique pour améliorer l’offre et la qualité des services de santé ainsi que leur accessibilité.  Outre la facilitation des mouvements de la population et des marchandises afin de favoriser la reprise effective des activités économiques et la mobilisation des recettes fiscales, le gouvernement entend accorder un accent particulier à la production agricole pour réduire la facture « salée » des importations alimentaires et un appui aux activités industrielles, notamment le secteur textile, en vue d’accroître les exportations ainsi que la production de produits d’hygiène de base et d’eau potable.  La lettre de cadrage, signée par le chef du gouvernement en date du 25 mars 2020, annonce aussi l’implémentation de quelques projets prioritaires susceptibles d’obtenir des résultats rapides et tangibles sur l’économie en termes de création d’emplois et d’incidences sur la production nationale.  Par ailleurs, « l’objectif central de la politique budgétaire pour l’exercice fiscal 2019-2020 reste la réduction du déficit budgétaire global et l’accroissement des marges budgétaires pour la relance de l’investissement public ». Pour y parvenir, la Primature en appelle à des efforts devant être entrepris suivant les deux axes, ressources et dépenses.  En matière de ressources, le gouvernement table sur le déploiement des efforts de contrôle et un meilleur ciblage des avantages fiscaux afin de rationaliser les dépenses fiscales ; la recherche des sources innovantes et le déploiement des actions stratégiques en vue d’accroître la mobilisation des recettes fiscales et douanières ; le renforcement des dispositifs informatiques des régies financières (AGD-DGI-Trésor) pour accroître l’échange d’informations ; une meilleure identification des contribuables et le renforcement des contrôles contre la fraude et l’évasion fiscale ; l’accélération de l’informatisation des services fiscaux et leur interconnexion et enfin, l’émission de bons de trésor pour faire face aux contraintes éventuelles de trésorerie et limiter au mieux le financement de la banque centrale.  S’agissant des dépenses, le document indique que les choix budgétaires continueront à être guidés par la recherche d’une plus grande efficacité de la dépense et l’amélioration du service public, à travers une allocation et une gestion efficiente des fonds publics.  « Resserrer les choix des dépenses et ne retenir que les dépenses indispensables au fonctionnement normal des services […] ; compresser les dépenses budgétaires courantes, notamment en réduisant les dépenses relatives aux achats de matériel roulant, au recrutement de personnel et aux subventions accordées aux particuliers ; prioriser les projets qui ont un niveau suffisant de maturité, susceptibles d’être effectivement mis en œuvre au cours des 6 mois restants, et qui porteront des résultats rapides et tangibles ; veiller à l’application effective de l’interdiction formelle à tous les ordonnateurs d’engager des dépenses au-delà des crédits budgétaires et sans autorisation préalable des contrôles financiers, sous peine d’être personnellement et pécuniairement responsables conformément aux dispositions légales », sont quelques-unes des pistes privilégiées par l’actuel gouvernement en vue d’accroître la performance des finances publiques.  « Le ministre de l’Économie et des Finances et moi-même veillerons particulièrement à l’application rigoureuse de ces orientations auxquelles j’attache le plus grand prix », affirme le Premier ministre Joseph Jouthe, insistant sur le fait que le processus de préparation du premier budget de son gouvernement pour les six mois restants de l’exercice 2019-2020 doit se faire dans la logique de la gestion axée sur les résultats afin, précise-t-il, de renforcer la qualité des dépenses publiques et d'obtenir des résultats rapides et tangibles au cours de la période mentionnée précédemment.  Au nombre des dispositions pratiques pour l’élaboration du budget pour l’exercice 2019-2020, afin de renforcer son réalisme et son orientation vers les résultats, il est notamment demandé à chaque institution émargeant au budget de rédiger et de soumettre un plan global d’exécution de ses dépenses ainsi qu’une déclinaison trimestrielle en vue de faciliter la régulation budgétaire et la gestion de trésorerie.