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Le Nouvelliste

Assassinat de Grégory St-Hilaire : la communauté estudiantine sort de son silence…

Oct. 8, 2020, midnight

Le conseil des étudiants de la Faculté de linguistique appliquée (FLA) estime que l’assassinat de l’étudiant Grégory Saint-Hilaire, dans ces conditions traduit le degré d’irresponsabilité de l’État dans la gestion de la vie des citoyens du pays.  « Nous sommes indignés, en tant qu’humains, qui partageons la même institution universitaire que Grégory », s’expriment-ils, tout en demandant à l’Inspection générale de la PNH et à l’appareil judiciaire de mener une investigation pour identifier les véritables coupables afin de rendre justice à ce dernier. Pour le conseil des étudiants de la Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire, l’assassinat de l’étudiant est « une preuve indéniable de non-respect des droits humains et estudiantins dans le pays ».  Cette structure estudiantine rappelle, dans une note de protestation le cas de leur camarade Mical Samul, étudiant-mémorant de la FAMV qui aurait été assassiné par un agent de la Brigade d’intervention motorisée (BIM), au moment où il allait dispenser un cours dans un établissement scolaire. « Nous avons eu tort d’espérer que nos vies en tant qu’intellectuels dans un pays au bord du gouffre seraient considérées et respectées car le fait d’aller à l’école ne doit pas constituer un crime. Malgré tout cela, nous ne cesserons jamais de lutter pour notre cause et celle du pays en demandant justice pour nos collègues qui sont tombés et en exigeant le respect de la vie et des vraies valeurs dans le pays », écrivent-ils. Pour leur part, dans une note conjointe, mardi 6 octobre, les représentants d’étudiants au sein du conseil de l’Université d’État d’Haïti (UEH) dénoncent l'assassinat de l’étudiant qui ne faisait que revendiquer son droit de stage et de nomination, à travers l’application d’un protocole signé avec le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle.  Tout en réclamant justice et réparation pour les camarades et la famille de la victime, les étudiants déplorent cette pratique des agents de la PNH consistant à utiliser souvent leurs armes pour tirer à hauteur d’homme sur des étudiants dans des mouvements de revendications.   « Nous allons continuer à maintenir la mobilisation, jusqu’à ce que la justice trouve les coupables de cet assassinat. Nous resterons sur le macadam, puisque nous sommes tous menacés par cette situation d’insécurité. Nous appelons tous les autres étudiants du pays à se mobiliser, qu’ils soient dans les institutions publiques ou privées », peut-on lire dans leur note. « Sachez que cette tragédie nous plonge dans de profonds émois et appelle notre conscience à l’éveil collectif », s’exprime, de son côté, le comité des étudiants de l’INAGHEI, qui en profite pour exprimer un certain « ras-le-bol » à l'égard du climat d’insécurité qui continue de faire des victimes dans le pays. « Il est à demander si à l’intérieur de notre faculté nous ne sommes pas en sécurité, à quel autre endroit le serions-nous » s’inquiètent les étudiants pour qui, souvent, les facultés représentent leur « chez soi ». Des étudiants de l’Université Aix-Marseille réclament justice Par ailleurs, un groupe d’étudiants de l’Université Aix-Marseille (en Europe) a réagi en protestant contre l’assassinat de l’étudiant Grégory Saint-Hilaire au sein de l’ENS. Plusieurs syndicats d’étudiants ont organisé, jeudi 8 octobre, un « sit-in » devant le bâtiment de la Faculté des lettres de l’Université Aix-Marseille, pour condamner ce crime et exprimer leur indignation par rapport aux actes de répression que subit la communauté estudiantine en Haïti. « Aucune raison ne peut expliquer l’assassinat d’un étudiant, dans l’enceinte de l’université, par des agents de l’ordre. C’est un acte barbare, inhumain et criminel qui mérite d’être condamné avec la plus grande rigueur possible », soutient l’étudiant haïtien Grégory Estimable, représentant des doctorants de l’Université Aix-Marseille, qui appelle les étudiants en Haïti à rester mobilisés afin que le pouvoir en place en Haïti puisse arrêter ces pratiques de répression.  Les étudiants de cette institution universitaire prévoient d’organiser une marche de solidarité avec les étudiants en Haïti.