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Le Nouvelliste

Le gouvernement et la société civile condamnent le double assassinat des époux Lamothe

June 17, 2020, midnight

Les réactions pleuvent après l’assassinat de l’ingénieur  Lavoisier Lamothe, 56 ans, et de sa femme Farah Martine Lhérisson Lamothe, 49 ans. Le ministère de la Culture et de la Communication, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, l’Association professionnelle des écoles privées et l’Atelier Jeudi Soir sont montés au créneau pour condamner ce double meurtre. Dans une note de presse publiée hier mardi, le ministère de la Culture et de la Communication s’est dit scandalisé et choqué par l’assassinat de l’écrivaine Farah Martine Lhérisson. Le ministère de la Culture et de la Communication a souligné avoir « appris avec beaucoup d’émotion et de consternation les circonstances douloureuses dans lesquelles on a ôté la vie  à  madame Farah Martine Lhérisson et à son mari, dans la nuit du 15 juin 2020, en leur résidence privée ».  Plus loin, le ministère de la Culture et de la Communication estime que l’assassinat de madame Lhérisson, professeur de Belles Lettres et l’une des voix majeures de la poésie, attriste le monde littéraire haïtien. « Le ministère condamne fermement cet acte odieux et demande aux autorités compétentes de prendre toutes les dispositions nécessaires pour rendre justice à la mémoire de madame Lhérisson, directrice d’école et intellectuelle de belle eau. Le ministre de la Culture et de la Communication, au nom de l’article 19 du code d’instruction criminelle, et en tant que défenseur des artistes et des écrivains, entend solliciter directement les bons offices de la justice haïtienne sur ce crime crapuleux », peut-on lire dans la note du ministère qui a présenté ses sincères condoléances à sa famille, ses amis et ses proches affectés par ce deuil. Après la note de presse, le titulaire dudit ministère, Pradel Henriquez, a écrit au chef du parquet de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant. Dans cette correspondance, le ministre Henriquez a souligné au commissaire du gouvernement que l’assassinat de la poétesse Farah Martine Lhérisson  est un crime de trop. « C’en est assez !   Cet acte ne saurait rester impuni ; l’ouverture d’une enquête criminelle autour de ce drame  crapuleux est imminente et nécessaire ; que l’action publique soit mise en mouvement contre tous ceux, de près ou de loin,  ont participé à ce forfait ; qu’il s’agisse  d’auteurs, coauteurs ou de complices », a fait savoir le ministre. Pradel Henriquez a également demandé à Jacques Lafontant, commissaire du gouvernement, « de mettre l’action publique en mouvement et de poursuivre avec rigueur les auteurs,  coauteurs et complices de l’assassinat de la poétesse Farah Martine Lhérisson ainsi que de son époux  et de tenir informé  le ministère de la Culture de l’évolution de l’enquête, et ce,  à toutes les phases de la procédure ». Dans un communiqué publié mardi, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle condamne également l’assassinat. « Le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a appris avec stupéfaction la terrible nouvelle de l’assassinat crapuleux de l’éducatrice de carrière, Farah Martine Lhérisson, ainsi que son époux, Lavoisier Lamothe. Cet acte révoltant et criminel doit interpeller toutes les forces vives du pays sur le degré grandissant de la violence gratuite sur les citoyens et citoyennes, endeuillant et affectant les familles haïtiennes. Il est sans doute venu le temps de faire un front commun afin de dire non à l’inacceptable », peut-on lire dans le communiqué du MENFP.  Plus loin, le MENFP dit condamner « avec la dernière rigueur l’assassinat de cette enseignante émérite qui a servi la République et a travaillé comme cadre au ministère de l’Education nationale ». Selon le communiqué, Farah Martine Lhérisson était directrice de la formation et du perfectionnement. « Elle avait fait preuve d’un grand sens des responsabilités et d’éthique. Le MENFP salue sa mémoire et se souviendra de sa fougue et de son engagement pour la revalorisation du métier d’enseignant », a fait savoir le ministère, qui a invité les autorités policières et judiciaires à diligenter rapidement une enquête afin d’identifier les criminels qui ont commis ce double meutre, de les poursuivre en justice et de les condamner. Farah Martine Lhérisson participait à l’Association professionnelle d’écoles privées (APEP-FEV). Dans une note de presse publiée ce mercredi, l’APEP-FEV dit avoir appris avec consternation et une profonde indignation le lâche assassinat de l’éducatrice et de son époux. « L’APEP-FEV dénonce avec véhémence ce double crime qui touche la communauté éducative, la famille haïtienne en général et le futur de centaines d’écoliers. La communauté éducative qui est durement affectée depuis septembre vient de perdre une de ses personnalités les plus dévouées à la cause de l’éducation. l’APEP-FEV déplore ces pertes douloureuses en vie humaine et prie les enfants de Farah Martine, sa famille, ses élèves, son staff à (l’école) Saint Léonard, ses amis, de recevoir l’expression de nos sincères sympathies », écrit l’association dans la note.  Par ailleurs, l’APEP-FEV  invite la communauté éducative, en signe de solidarité, à déposer une fleur, un mot devant l’école Saint-Léonard vendredi. Selon l’association, il s'agit de promouvoir l’action de Farah Martine à faire avancer la cause de l’éducation.  L’Atelier Jeudi Soir a aussi condamné l’assassinat de Farah Martine Lhérisson qui était aussi écrivaine. « L’Atelier Jeudi Soir est horrifié par l’assassinat de la poétesse Farah Martine Lhérisson et par celui de son époux. Farah était douée d’un immense talent et un être plein de vie. Nous pleurons sa mort et celle des victimes de ce crime barbare », écrit l’Atelier Jeudi Soir qui, au passage, a déploré l’incapacité des pouvoirs publics à trouver les réponses sociales et judiciaires qu’il faut pour combattre le banditisme.