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Le Nouvelliste

L'insécurité bat son plein dans le Plateau central

Nov. 23, 2020, midnight

À Belladère, l'une des communes de l'arrondissement de Lascahobas et de la frontière haïtiano-dominicaine, des cas d'assassinat, de traite et de lynchage sont enregistrés. Responsables d'organisations de défense des droits humains, officier de police, juge de paix, citoyens sont entre autres personnalités qui ont dénoncé le banditisme et l'insécurité qui sévissent dans cette commune du bas Plateau central. « Ces derniers jours, il y a plus de cas de lynchage et de fusillade que de vol de bétail ou voies de fait », a déclaré en off un officier de police rencontré à Belladère à l'occasion d'un constat de quatre corps retrouvés sans vie jeudi dernier. « 10 cas d'assassinat en une semaine, dont quatre en une journée. Cela ne cadre pas avec la mission des autorités », a déclaré Hugues St-Val, représentant d'une organisation de défense des droits humains à la frontière. « Ces pratiques criminelles donnent lieu en Haïti à la servitude, à des enfants monoparentaux », a déclaré Hugues Pierre-Louis. Il ajoute : « Ces derniers jours, les cas d'assassinat par balle et de lynchage prennent une extension alarmante dans le Plateau central. Il est urgent de lutter contre ces pratiques qui mettent en péril la société haïtienne . À Michelette, localité limitrophe de la République dominicaine, commune de Savanette, le constat est alarmant. Le jeudi 19 novembre 2020, les autorités de cette localité ont découvert quatre corps décapités. Le 12 novembre dernier, à Haut-du-Bourg, localité du centre-ville de Savanette, deux personnes ont été tuées à leur domicile à l'arme automatique.« La population est à bout de souffle. Les bandits se sont fédérés pour déloger la population civile » , a dénoncé Sauvener Antoine, membre d'une organisation locale. Même observation à Saut-d'Eau, dans le bas Plateau central. Des bandits n'hésitent pas à dégainer leurs armes et à commettre des crimes odieux au vu et au su de tous, a-t-il ajouté. « Ce sont généralement des bandits locaux qui émigrent facilement en république voisine et qui deviennent du même coup à la solde des politiciens. C'est un fait. La République dominicaine constitue une grande destination pour la majorité des auteurs et coauteurs des crimes perpétrés dans la ville », a-t-il expliqué. « Les institutions haïtiennes dont la mission est de protéger et défendre la société doivent oeuvrer en vue d'éradiquer ce fléau », a soutenu, pour sa part, Joseph Domingue Orgella, responsable du Centre de développement communautaire (CEDEC). Accroché à la Constitution, M. Orgella croit que l'obligation est donc faite aux autorités étatiques de sécuriser le pays, de respecter et de faire appliquer les lois contre les fauteurs de troubles.