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Le Nouvelliste

« J’ai remis ma démission », Max Attys n’est plus ministre des Sports

July 16, 2020, midnight

Moins d’une semaine après avoir dénoncé le gaspillage et la mauvaise utilisation des fonds alloués à la construction de centres sportifs à travers le pays, le ministre de la Jeunesse et des Sports, a remis sa démission au président de la République. «J’ai remis ma démission au président ainsi qu'au Premier ministre », a confié au Nouvelliste jeudi en milieu de journée le ministre des Sports de façon laconique. Max Attys n’a pas voulu donner de détails sur les raisons de sa démission soudaine. Il a promis au journal de fournir plus d’explications dans les prochains jours sur les circonstances de sa démission. Dans la lettre de démission de Max Attys envoyée au Premier ministre Joseph Jouthe et Copie conforme au président de la République nous lisons : « Monsieur le Premier ministre, J'ai l'honneur de vous présenter mes compliments, et profite de l'occasion pour vous remercier d'avoir en harmonie avec le Président de la République, fait appel à moi pour vous accompagner dans votre délicate mission au service de l'Etat. Monsieur le Premier ministre, je me suis efforcé de répondre à ma responsabilité, en veillant dans mes fonctions comme dans mon comportement personnel, à toujours respecter les exigences et les lignes fixées par votre gouvernement. En effet, je voudrais porter à votre attention que j'ai une très haute idée de la politique et l'usage qu'on doit en faire pour mener ce pays enfin vers d'horizons meilleurs. Et moi, pétri à ces idéaux qui me définissent, je ne peux m'en démordre, croyant au plus fort de mon être que le poison du pays n'est pas dans mes approches. Bien qu'ayant le sentiment de n'avoir commis aucun manquement. J'ai décidé de quitter mes fonctions de ministre de la Jeunesse, des Sports et de l'Action civique. » Le ministre était très acide envers les anciens responsables de construction des parcs sportifs, appelés "stades" par l'administration Martelly-Lamothe. « Nous n’avons pas même un terrain digne de ce nom en Haïti. L’argent de l’État qui devait construire les centres sportifs à travers le pays a été détourné. Nèg yo kraze lajan an… », avait révélé vendredi dernier le ministre de la Jeunesse et des Sports Max Attys à la suite d’une tournée qu’il a effectuée dans plusieurs départements.   « Ce que nous avons trouvé comme infrastructures sportives est insignifiant. Puisque je suis une personne responsable, je prends la responsabilité de le dire. Je pense que l’action publique doit être mise en mouvement. C’est inacceptable que l’État ait dépensé des centaines de millions et à la fin nous n’avons même pas un terrain de sport ! », avait dénoncé le ministre de la Jeunesse et des Sports en conférence de presse. Max Attys soulignait que ce sont les firmes SECOSA, une firme haïtienne, Rofi et Adom, des firmes dominicaines, qui ont été contractées pour la construction des centres sportifs à travers le pays. Le ministre démissionnaire avait indexé le fils du président Martelly, Olivier Martelly, qui, selon lui, était très impliqué dans la construction de ces centres. « Je le répète encore, que cela a été une gabegie », avait fulminé le ministre des Sports. Dans un communiqué, Michel-Olivier Martelly, fils de l’ex-président Michel Martelly, a protesté contre les déclarations du ministre des Sports, Max Attys, qu’il a qualifiées « de mensongères, calomnieuses et diffamatoires ». « Pour l’histoire et pour la vérité, le soussigné Michel-Olivier Martelly rappelle qu’il a fait office de conseiller en matière de jeunesse et de sports du président Michel Joseph Martelly au cours de son mandat », lit-on dans le communiqué. Michel-Olivier Martelly précise n'avoir jamais eu de qualité pour engager l’État haïtien. « Je n’ai jamais été non plus comptable de deniers publics et n’a jamais géré des fonds publics au nom de ou avec l’État », selon le communiqué.