Le Nouvelliste
Hinche: au moins 1 000 gourdes pour un gallon de gazoline
Sept. 11, 2019, midnight
La ruée liée à la pénurie des produits pétroliers ne cesse de prendre de l'ampleur dans le pays, plus particulièrement dans le département du Centre où les propriétaires de véhicules sont à l'affût de ce précieux liquide depuis trois semaines, alors que le secteur informel s'approvisionne en catimini dans les pompes pour le revendre à des prix exorbitants. L'approvisionnement dans les stations à essence est hors contrôle dans le département du Centre, selon Yguenson Tidé, secrétaire général d'un syndicat de taxis-motos à Hinche. « Cette pénurie est sans précédente, elle échappe absolument à tout contrôle et la situation ne fait qu’empirer, puisque les propriétaires de stations d'essence, surtout dans la ville de Hinche et ses environs vendent uniquement le carburant aux vendeurs de rues», a fait savoir Yguenson Tidé, soulignant que les citoyens sont extrêmement inquiets de la tournure que prend la situation pendant la réouverture des classes. Dans la foulée, un autre propriétaire de véhicules lourds a estimé que si la situation ne s’améliore pas rapidement, il y aura un réel risque de voir des échauffourées entre les propriétaires de véhicules, les responsables de stations d'essence, les vendeurs de rue dans toutes les communes du département et les sections communales. « Ce n’est certainement pas impossible, mais difficile à prévoir, car nous n’avons jamais connu un telle pénurie depuis trois semaines », a insisté Pierre Job Désarmé. «Du 25 août au 10 septembre, le gallon de gazoline est passé de 350 à 1000 gourdes au marché noir sous les yeux impuissants des autorités locales », indique le syndicaliste. Les petites bourses ne sont pas épargnées. Contrairement au début du mois d'août où le gallon se vendait à 224 gourdes à la pompe et 250 gourdes dans les rues. « L'économie des petites bourses est sévèrement touchée par cette pénurie », a-t-il ajouté, soulignant que les stations d'essence et les vendeurs de la place sont exposés, car les autorités locales ont enregistré plusieurs plaintes cette semaine et nombreux sont les individus qui se présentent dans les commissariats pour les voies de faits, entre autres crimes et délits liés à la pénurie. Cette pénurie risque d'avoir des conséquences sur les prix des produits de première nécessité, s'inquiète un habitant de Mirebalais.