Le Nouvelliste
L’archevêché de Port-au-Prince exige la libération des religieux kidnappés
April 12, 2021, midnight
Intervenant le lundi 12 avril à l’émission Panel Magik, sur Magik9, l’un des porte-paroles de l’archevêché de Port-au-Prince, le père Marc Henry Siméon, dit espérer que l’Etat haïtien mettra tout en œuvre pour ramener les sept religieux, dont cinq prêtres et les trois membres de la famille du père Jean Anel Joseph, kidnappés le dimanche 11 avril, qui se rendaient à l’installation du père Jean Anel Joseph au poste de curé de la paroisse Immaculée conception de Galette-Chambon à Ganthier. L’Etat a l'obligation de garantir la protection des citoyens, les autorités compétentes doivent tout enclencher pour ramener saines et sauves à la liberté les personnes séquestrées. « Je ne crois pas qu’elles( les autorités publiques, ndlr) vont attendre de nous que nous nous débattions pour permettre aux cinq prêtres, aux deux religieuses et aux trois membres de la famille du père Jean Anel Joseph de recouvrer leur liberté , mais qu’elles vont tout faire pour montrer qu’elles se soucient des citoyens qu’elles prétendent diriger en posant des actions concrètes », a déclaré le père Marc Henry Siméon. « Le temps n’est pas à la parole mais aux actes. « Nous avons entendu trop de discours, jusqu’à présent, nous avons besoin d’actions. Nous n’avons pas besoin d’écouter des dirigeants qui se plaignent comme de simples citoyens. Des discours doivent s’allier aux actions. Il faut qu’ils agissent pour stopper ce qui se passe parce que personne ne peut continuer à vivre dans cette société telle qu’elle est », a-t-il poursuivi. Au lendemain du kidnapping du groupe de religieux, soit le lundi 12 avril, l’archevêché de Port-au-Prince a rendu publique une note dans laquelle elle exprime l’indignation de l’Église catholique par rapport à l’insécurité qui sévit dans le pays. L’archevêché demande à chaque personne de s’impliquer suivant son degré de responsabilité pour une résolution de la crise. L’Église catholique, qui dit constater depuis quelque temps la descente aux enfers de la société haïtienne où « les forces du mal parlent haut et fort », crie sa colère et son désarroi. « Il demande aux autorités de l'État de s'assurer que les personnes séquestrées soient le plus rapidement relâchées, sans versement de rançon et que le pays tout entier respire enfin un renouveau de sécurité et de sérénité. » La peur s'installe dans les esprits et dans les cœurs, s’indigne l’archevêché. « Les personnes ou groupes de personnes qui fournissent les armes, les autorités publiques qui ne font rien pour résoudre cette crise ne sont pas à l'abri de tout soupçon. Nous dénonçons les complaisances et les complicités d'où qu'elles viennent », peut-on lire dans cette note. Parmi les personnes séquestrées figurent deux ressortissants français. Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ce dossier. L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), a précisé le parquet de Paris, compétent pour des crimes commis à l'étranger envers des citoyens français. Il convient de noter que les ravisseurs ont réclamé une rançon d'un million d'euros en échange de la libération du groupe, kidnappé à proximité de Port-au-Prince.