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Le Nouvelliste

Augmentation de la criminalité et paralysie de la justice : CE-JILAP plaide pour une réouverture des tribunaux  

March 25, 2021, midnight

La Commission épiscopale Justice et Paix, dans son 77e rapport d’observation de la violence dans la zone métropolitaine, a dénombré du début du mois d’octobre au mois de décembre 2020, 117 victimes d’actes de violence, parmi eux 113 ont été tuées par balle dans les sept communes constituant la zone métropolitaine. De ces victimes, on compte 10 policiers, neuf femmes et six enfants. 49 des personnes tuées par arme à feu sont des victimes de la violence des gangs armés. Et, Port-au-Prince parait être la commune où la plupart des actes de violence ont lieu : 47 victimes. Ensuite viennent les communes de Delmas, de Pétion - ville et de Croix-des- Bouquets. Si le dernier trimestre de l'année 2020 s’était fait remarquer, affirme la CE-JILAP, « par un gros sentiment d'insécurité qui s'est installé chez les citoyens à cause des kidnappings qui ont lieu », le début de l’année 2021 parait bien pire. Entre les tensions politiques, les cas de kidnapping suivis de l’assassinat des personnes séquestrées, l’assassinat de plus d’une dizaine de policiers, la commission dénonce l’indifférence des autorités en place. « La réaction de l'Etat est faible ou pour le moins elle n'est pas claire du tout. » Concernant le fonctionnement de la justice, la CE-JILAP a présenté un tableau sombre de la situation d’environ 12 000 détenus dans les prisons du pays en insistant sur le fait que la grève ne devrait pas porter atteinte à leurs droits. La directrice nationale de la commission a qualifié de manœuvre politicienne les arguments avancés par les différents camps pour se donner raison. « La CE-JILAP rappelle que les trois pouvoirs de l’État, chacun en ce qui le concerne, ont leur part de responsabilité dans la crise que traverse le pays. Ils n’ont pas respecté leurs prérogatives constitutionnelles pour favoriser le bon fonctionnement du pays », a indiqué Jocelyne Colas Noël. « La Commission constate que le respect pour les personnes, pour la vie humaine, pour le corps humain se perd dans le pays. Ce constat est inquiétant. Ceci signifie que l'autorité de l'Etat qui doit gérer les conflits sociaux, est absente. Par autorité, on parle des instances de prévention de la violence ; on parle de l'autorité judiciaire qui doit faire des jugements et sanctionner les coupables, auteurs de violence, selon la loi », a indiqué la commission Justice et Paix dans ses observations sur la recrudescence de la violence dans la société parallèlement à la paralysie de la justice. Toujours par rapport au dysfonctionnement des tribunaux, la Commission épiscopale nationale Justice et Paix demande aux juges de lever la grève non pas comme une acceptation de ce que fait le gouvernement mais pour éviter que la population soit pénalisée à cause de leur décision. Elle rappelle que la justice est un service public, par conséquent la cellule d’urgence doit être réellement effective. Par ailleurs, la CE-JILAP demande au ministère de la Justice et aux parquets de mieux gérer les prisons pour éviter que les détenus meurent de faim.