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Le Nouvelliste

Des mesures pour combattre les violences faites aux filles et aux femmes handicapées

March 8, 2021, midnight

Les personnes vivant avec un handicap sont plus sujettes à subir des violences physique, psychologique et économique, car elles sont vulnérables. Quant aux femmes et aux filles handicapées, elles sont des proies faciles en cas d’agression sexuelle. « Les agresseurs estiment qu’ils peuvent violer une fille ou une femme handicapée par ce qu’ils pensent que les personnes faisant partie de cette catégorie n’ont pas le droit de décider de leur propre corps », se lamente Soinette Désir, secrétaire d’Etat à l’Intégration des personnes handicapées. Dans la majorité des cas, a-t- elle ajouté, le bourreau est un proche qui s’en sort sans une décision de justice. Soinette Désir dit encourager les organisations qui sont impliquées dans la lutte pour le respect des droits des femmes à mettre également l’accent sur les violences dont sont l’objet les filles et les femmes en situation de handicap, annonçant qu’elle développera un module sur le « langage inclusif  et comportement à adopter vis-à-vis d’une personne handicapée ». « Se pa paske yon moun andikape ki fè yon gason ka fè sa l vle avè l », fustige-t-elle Madame Désir travaille actuellement à mettre sur pied  une cellule juridique  au sein du bureau du Secrétaire d’Etat à l’Intégration des personnes handicapées qui aura la charge de traiter ces dossiers. Un consultant travaillera sur la question du genre et handicap. Le BSEIPH fonctionne grâce à un budget de fonctionnement. La responsable de cette institution  compte sur le support des bailleurs pour pouvoir accomplir cet objectif. En cas de viol, les plaignants qui contactent l’institution sont référés auprès d’un cabinet d’avocats qui les assistera gratuitement compte tenu du coût du service de la justice dans le pays. Dans les prochains jours, la Convention relative aux droits des personnes handicapées sera traduite en créole dans le but de toucher beaucoup plus de personnes. L’Académie du créole haïtien a déjà donné son avis sur le document, il ne reste qu’à l’imprimer ; ensuite plusieurs exemplaires seront acheminés à des organisations de défense des droits humains. L’idée, selon Soinette Désir, est de sensibiliser les personnes à mobilité réduite à leurs droits. Selon l'organisation Handicap International, 10% de la population haïtienne vit avec un handicap. La responsable du BSEIPH prévoit d’établir une base de données  pour les enregistrer afin de faciliter la prise de décision en leur faveur. Sauf que  pour l’instant l’enregistrement ne couvrira que quelques départements (Sud, Nord, Ouest) et seulement 45 millions de personnes handicapées seront listées. Cette limitation est due au fait que ce recensement se réalise grâce à un projet qui a un budget réduit dans le temps.