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Le Nouvelliste

Le calvaire des clients des banques à Jérémie

March 4, 2021, midnight

La Banque nationale de crédit (BNC), la Unibank, la Sogebank et la Caisse polulaire pour l'avancement de Jérémie (CAPAJ), elles sont au nombre de quatre: trois banques et une caisse populaires qui desservent la population de la Grand'Anse. En effet, les clients de ces dernières sont depuis des mois dans un casse-tête pour pénétrer à l'intérieur desdites banques afin d'effectuer une transaction. Certains clients, issus des communes les plus éloignées du chef- lieu du département, Jérémie, sont obligés de dormir à même le sol, depuis deux heures du matin pour trouver l'accès au service, qui débute entre 8h30 et 9 h a.m. Pour les responsables, les banques sont obligées de respecter la nouvelle mesure de distanciation physique due au Covid-19. Pourtant, à observer l'interminable file d'attente qui se forme depuis les galeries de ces banques jusqu'à celles des édifices dans le même prolongement, la réalité est tout autre. Bon nombre de clients refusent de se mettre à la file indienne et s'entassent à l'entrée de ces banques, espérant une vaine tentative d'obtenir service. Résultats : bousculade, bastonnade et parfois des heurts entre les clients qui rechignent à respecter la file d'attente. D'autres accusent le service de sécurité des banques. «Depuis trois heures du matin, je suis là pour un retrait de 10 000 gourdes. Je suis venue d'Abricots et je dois y retourner aujourd’hui. Je ne sais pas si  je vais  avoir la possibilité d'accès pour retirer mon argent, sinon  je serai contrainte de passer la nuit à Jérémie, car je n'ai pas un centime pour reprendre le chemin de chez moi. Cette situation doit s'améliorer, sinon à chaque fois que je viens ici, je serai obligée de rester à Jérémie au moins 2 jours pour accéder à un guichet», fait savoir une cliente. De nombreuses autres personnes se trouvent dans le même cas. C’est la désolation généralisée. Des employés de l'État haïtien, pressés d'aller vaquer à d'autres occupations, traînent des heures avant d'accéder au guichet. Parfois ils n'ont même pas le temps d'arriver à l'entrée principale qu'il est déjà 4h p.m.,  heure de fermeture de la succursale. «Cela fait 7 jours que je tente d'entrer à la BNC, mais toujours sans succès. Impossible de venir élire domicile ici  à 2 heures ou 3 heures du matin. J'ai d'autres obligations. Peu de personnes sont à l'intérieur , le désordre se trouve à l'extérieur. Il est créé par le service de sécurité de la banque, reproche un client. Au lieu de prendre en compte les besoins des personnes dans les lignes d'attente, ils facilitent l'entrée à d'autres qui ne respectent même pas la ligne. Voilà pourquoi tout ce chaos. On sait bien que pas plus de 5 personnes peuvent avoir accès à l'intérieur à cause de la Covid-19" , se désole ce client qui pointe du doigt les responsables des banques, lesquels, déplore-t-il, n'ont pas un minimum de respect pour les clients". Notons que ces banques comptent une seule succursale pour les quatorze communes du département et la majorité des fonctionnaires publics de la Grand’Anse. Le constat est évident. Avec une seule succursale chacune pour tout le département de la Grand'Anse, la lenteur est observée au niveau des services les clients, surtout à la Banque nationale de crédit. La décision qui tarde encore à ouvrir d'autres succursales dans la Grand'Anse devrait diminuer considérablement les files d’attente devant les guichets et soulager dans l’ensemble la clientèle.