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Le Nouvelliste

Produits pétroliers : le task force soumet un rapport préliminaire sur les 1.7 milliard de dollars de pertes

Aug. 17, 2020, midnight

Le task force composé de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), de l’Unité de contrôle et de renseignements financiers (UCREF) et de l’Inspection générale des finances (IGF) a soumis au Premier ministre Joseph Jouthe un rapport préliminaire sur les pertes enregistrées dans la vente des produits pétroliers. Ces pertes ont été évaluées à 1.7 milliard de dollars. Ce consortium d’organismes de l’Etat a pris moins de 2 mois pour soumettre un premier rapport. Il s'agissait de faire la lumière sur les appels d’offres de l’État haïtien aux compagnies pétrolières au cours des dix dernières années. C’est Wolf Dubic, le numéro un de l’Inspection générale des finances, qui s’est chargé de remettre le document au chef du gouvernement lors d’une brève cérémonie à la Primature. Pour sa part, Hans Jacques Ludwig Joseph, coordonnateur de l’ULCC, a confirmé que l’État a « effectivement enregistré des pertes énormes ». « C’est la base de cette enquête », a-t-il poursuivi, saluant le travail exemplaire des enquêteurs du task force.  Michelin Justable, directeur de l’Unité de contrôle et de renseignements financiers (UCREF), a assuré que l’IGF, l’ULCC et l’UCREF ont bien rempli leur mission dans la préparation du rapport. Michelin Justable révèle que le travail n’a pas été facile. « On avait certainement rencontré des contraintes. Avec nos moyens légaux, nous avons pu obtenir de bons résultats », s'est-il réjoui.  Le Premier ministre Joseph Jouthe a souligné que la démarche de ce rapport sur l’importation des produits pétroliers s’inscrit dans la logique normale de la gouvernance. « Le contrôle du fonctionnement des marchés relève d’une activité régulière de l’autorité. Cette enquête n’a rien à voir avec la conjoncture. Elle s’inscrit dans la dynamique de la régulation des marchés qui est une obligation des autorités étatiques », a-t-il déclaré.  Selon Jouthe, le travail d’enquête s’étend sur une période de 10 ans qui se divise en deux sous-périodes. « La première, de mars 2010 à mars 2019, est la période où l’Etat effectuait l’importation des produits pétroliers à travers le BMPAD. La deuxième période, de mars 2019 à mai 2020, est celle de la libéralisation du marché pétrolier en Haïti à la demande des compagnies pétrolières. Ces informations concernent particulièrement le cadre légal, les marchés publics, les transactions financières liées aux importations des produits pétroliers », a-t-il précisé. Le contenu du document n’a pas été communiqué à la presse. Le Premier ministre a promis de le faire une fois qu'il aura lu le rapport.