Le Nouvelliste
Des acteurs plaident pour l'adoption du code de protection de l'enfant
Nov. 20, 2020, midnight
Il n'y a rien d'étonnant qu'une enfant de 12 ans prenne la parole en premier dans une cérémonie commémorative de la journée internationale des enfants. Mais quand elle le fait avec une telle aisance, il paraît judicieux que les organisateurs aient misé sur cette fillette pour donner le ton à cette activité qui voulait rappeler que tous les enfants sans distinction aucune ont des droits subjectifs et inaliénables. Et de rappeler que Haïti, qui a ratifié la convention sur les droits de l'enfant depuis plus de 25 ans, a l'obligation de les respecter. Toutefois, pas mal d'avancées significatives en faveur des enfants handicapés, pauvres ou en situation de domesticité restent à concrétiser. Pour mieux faire, malgré l'adoption de plusieurs lois sur l'enfance, les organisateurs ont mis en avant, au cours de cette activité, la nécessité d'un « code de protection de l'enfant » pour garantir la protection de tous les enfants. Cet instrument posera les principes de non-discrimination, de protection, d'assistance des enfants, favorisera un meilleur contrôle des maisons d'enfants. Aussi, selon la ministre des Affaires sociales, il va créer un environnement plus protecteur pour les enfants. Le représentant adjoint de l'UNICEF Haïti Raoul de Torcy a de son côté insisté sur le fait que cet engagement formel d'Haïti à la convention relative aux droits de l'enfant par sa ratification a enclenché deux mouvements complémentaires : le renforcement du cadre institutionnel de la protection de l'enfant et l'harmonisation du cadre légal haïtien. Toujours selon lui, les partenaires du secteur de la protection considèrent le projet de « code de protection de l'enfant » comme l'une des pièces manquantes pour boucler définitivement le processus d'harmonisation de la législation nationale aux standards internationaux de protection de l'enfant, et apporter des solutions durables dans l'intérêt supérieur des enfants. Dans un message de soutien au nouveau code de protection de l'enfant qui fixe les droits fondamentaux de l'enfant et les responsabilités des obligataires et ayants droit, Martine Moïse a précisé que les enfants sont « sa priorité. » « Le projet de code offre, selon elle, l'opportunité de proposer des approches pragmatiques pour relever les défis qui se dressent sur le chemin de la réalisation des droits de nos enfants. Je lance un appel à tous les acteurs pour qu'ils s'impliquent dans cette initiative pour garantir une protection optimale aux enfants. » Tout en admettant que le pays a encore du chemin à parcourir dans le domaine de la protection de ces enfants, dont les droits à l'alimentation, au logement, à la santé et à l'éducation, sont systématiquement violés. « Le président et moi travaillons pour intégrer tous les enfants, notamment ceux qui vivent en milieu rural dans la société, et permettre à chacun d'eux d'avoir une chance », a déclaré Martine Moïse. La Journée mondiale de l'enfance a été créée en 1954 et est célébrée chaque année le 20 novembre afin de promouvoir le respect et les droits des enfants. Cette journée marque également le jour de l’adoption de la Déclaration des droits de l’enfant et de la Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989. Depuis 1990, la Journée mondiale de l’enfance marque également l'anniversaire de l'adoption de la Déclaration et de la Convention relative aux droits de l'enfant. Cette année, elle se déroule pendant l’un des moments les plus difficiles de l’histoire de l’humanité. La pandémie de coronavirus a mis à nu les profondes inégalités dans nos sociétés ; des millions d'enfants sont privés de soins de santé de base, coupés de l'éducation et laissés sans protection.