this used to be photo

Juno7

Dr Reginald Boulos explique l’impact de la pandémie de Covid-19 à des étudiants en médecine

April 20, 2021, midnight

 Port-au-Prince , Haïti .- L’épidémiologiste et spécialiste en santé publique, Dr , a prononcé une conférence à l’université Notre-Dame autour du Thème : L’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19 sur la société haïtienne. L’homme aux casquettes d’entrepreneur, de leader politique et de médecin a partagé ses connaissances avec ces jeunes en formation.Avant toute chose il a précisé que près d’un an après son apparition en Haïti, nous pouvons constater une gestion sanitaire inapte du Covid 19 et une tendance à l’instrumentalisation politique de la pandemie par le Gouvernement. Les derniers chiffres officiels en avril 2021 relatent 12.855 cas positifs pour 251 décès. Mais la vérité statistique pourrait être ailleurs, selon lui, un regard de l’étrangeté de certaines mesures prises par les responsables du ministère de la santé publique.Pour l’impact sanitaire de la pandémie en Haïti, Dr Boulos estime qu’il est relativement limité avec 12 855 personnes diagnostiquées positives et une mortalité de 251 décès de mars 2019 à avril 2021. Le système hospitalier à aucun moment n’a dû faire face à un afflux massif de patients et les ressources médicales même limitées investies dans la lutte contre le Covid-19 ont été peu utilisées. En témoigne le centre de prise en charge au Centre Olympique Haïtien sur la route 9 fermé aujourd’hui mais qui n’a jamais réellement fonctionné.Cependant la gestion sanitaire de l’épidémie a montré de grandes faiblesses dont : une gestion sanitaire inappropriée de l’épidémie de Covid-19. Se greffant sur un système de santé défaillant, le niveau d’impréparation des autorités sanitaires par rapport à ce choc sanitaire ( malgré que les 2 premiers cas de Covid-19 datent du 19 mars) a été marquant et déterminant.Dans son intervention, l’homme d’affaires et médecin a aussi souligné les retards dans la mise en place des dispositifs visant à empêcher l’entrée de la maladie sur le territoire national. Une mauvaise organisation de la prise en charge au niveau des centres hospitaliers publics, une proportion critique de médecins et professionnels ont volontairement délaissé les lieux en raison de l’insuffisance voire de l’absence d’équipements de protection individuelle et de conditions salubres de travail.Il a expliqué aux étudiants qu’il a y eu une absence de schéma d’organisation de la prestation. Un protocole de traitement non explicite. Une communication sanitaire défaillante. Un manque de rigueur scientifique.Toujours selon Reginald Boulos, dans les différents points qu’il a développé, la définition de cas adoptée au début incluait un critère trop spécifique et peu sensible de « personne venant de l’étranger ». Le contrôle des ports et aéroports a été défaillant. Le confinement s’est révélé inapplicable dans le contexte haïtien. La mise en quarantaine volontaire est loin d’avoir été appliquée et applicable.Par ailleurs, il juge que la pandémie a eu un impact macroéconomique mitigé. Au niveau macroéconomique les indicateurs ont continué à s’aggraver suivant une tendance déjà ancienne. L’inflation a dépassé les 20% pendant la période du Covid-19 et le taux de change du dollar a connu une nette augmentation jusqu’à 120 gourdes pour un dollar. Un effondrement de l’industrie touristique.Pour lui, le support économique à la population est insuffisant et mal encadré. Pour aider la population à faire face à une augmentation des couts des produits de première nécessité, le gouvernement avait promis de fournir 3.000 gourdes à plus d’1 million de personnes. Si sur le principe, ceci est acceptable, les de 3.000 gourdes (moins de 30 dollars américains) octroyées par famille et les mécanismes de distribution semblent plutôt relever de la propagande politique que d’une réelle volonté du gouvernement à aider les familles à supporter plusieurs mois de confinement.