Le Nouvelliste
Affrontements entre gangs rivaux, trois blessés par balle à Jérémie
March 2, 2020, midnight
Après une semaine de frayeur où les populations de Platon et de Saint-Hélène à Jérémie ont dû vivre l’angoisse des tirs des gangs rivaux, un calme apparent revient sur ces quartiers de la ville. Ce lundi, très tôt dans la matinée, on pouvait constater la présence des agents de l’ordre sur le terrain afin d'assurer la sécurité des passants. Tout a commencé, à en croire les témoins, avec un précédent affrontement entre deux bandes à pied pendant le dernier dimanche des festivités carnavalesques. Par la suite, des hommes armés des quartiers de Saint-Hélène et de Platon, deux quartiers réputés chauds de Jérémie, se sont livrés à des affrontements. Le samedi 29 février, dans la soirée, la situation était devenue très inquiétante : on pouvait déja compter, seulement à l'urgence de l'hôpital Saint-Antoine de Jérémie, trois blessés par balle et plusieurs blessés à l'arme blanche. La police a dû intervenir pour rétablir l'ordre, mais l'opération s'est révélée un échec. « On compte des blessés par balle et beaucoup d'autres blessés à l'arme blanche », rapporte un témoin au journal. Parmi les victimes, un jeune homme qui répond au nom de Guilloux Lucmane a reçu deux projectiles, l'un au ventre et l'autre au pied. Richardson Daniel, une autre victime connue sous le sobriquet de Mianman, figure parmi les bléssés. Faute de moyens et de matériel, le centre hospitalier de la ville a tout de suite transféré les deux victimes dans un autre hôpital aux Cayes pour une intervention chirurgicale. Autres cas, un fou bien connu de la ville a été l’objet d’une attaque à l'arme blanche ; il a été poignardé en pleine rue dans la nuit de samedi par l'un des groupes belligérants, au moment où il se rendait chez lui. Gravement blessé, il a été transporté à l'hôpital Saint-Antoine de Jérémie. La peur au ventre, beaucoup de riverains ont exprimé leur inquiétude face à l'évolution de la situation, qui semble empirer sous le regard impuissant de la police départementale. C’est le cas d'un jeune étudiant qui s’est confié au journal. « Les autorités doivent agir d'urgence, afin de trouver une solution à ce conflit. Tout porte à croire que les responsables judiciaires et de la police sont impuissants façe à ce conflit », a-t-il déploré. Selon lui, la ville est livrée à elle-même, l'anarchie y règne depuis quelque temps. Pour d'autres riverains, les tensions ont resurgi le samedi 29 février 2020, après que plusieurs notables de la cité des poètes ont tenté de négocier une trêve entre les deux gangs armés. Les belligérants n’ont pas pu arriver à un accord. Rappelons que des tirs nourris ont été entendus une fois de plus à Platon dans la matinée du dimanche 1er mars 2020, ce qui a provoqué une panique dans la zone. Pour le moment un calme précaire s'installe dans ces quartiers. Le Nouvelliste a tenté en vain d'entrer en contact, dimanche dans la matinée, avec le directeur départemental de la police et le maire principal de la ville, respectivement Ralph Dominique et Claude Harry Milord.