Le Nouvelliste
Artisanat : Kafe Dore nous apporte plus de clutchs et de bijoux
Nov. 23, 2020, midnight
Une odeur d’encens, des bibelots d’éléphant sacrés et autres indianités… tout chez Carline Sévère témoigne de son ancrage dans la spiritualité. Comme à l’entrée des mosquées elle indique à l’équipe de Ticket de se déchausser avant de monter sur son tapis en gazon synthétique. On acquiesce et elle nous souhaite la bienvenue dans sa petite fabrique de bijoux si bien arrangée. C’est une quête personnelle qui va la diriger vers l’artisanat. Dans une vie antérieure, la bijoutière avait la vie de n’importe quelle femme de son âge mais savait qu’elle était née pour autre chose. « J’avais un 8h-4h, je n’aimais pas le traitement qu’on m'infligeait. Je savais qu’à ma démission je n’irais pas déposer de CV à nouveau mais je ne pouvais imaginer où me diriger », confie-t-elle. Pour elle, la colère est bonne conseillère. Elle envisage d’abord de créer un atelier. Elle collectionne des pinces et des petites boules. C’est au moment de budgétiser sur le fonds de lancement qu’elle fait face à la réalité des jeunes investisseurs. « Je n’avais pas les moyens ni la solvabilité pour contracter un crédit pour le montant évalué qui devait couvrir le loyer, le paiement des salariés, les intrants… », explique-t-elle. Un jour elle commence elle-même par créer quelques pièces et, eurêka elle se rend compte qu’elle n’est pas qu’une femme d’affaires mais qu'elle est aussi une artiste. « Les premiers bijoux ont été médiocres à mes yeux et pourtant ils trouvaient preneurs », se souvient-elle. Elle apprend carrément sur le tas, via Internet, pour améliorer son travail. Et le succès ne se fait pas attendre. Toutes les femmes en vue de la génération actuelle se dirigent vers elle. Gessica Généus, Pascale Solage, Gaëlle Bien-Aimé, Ruthshelle Guillaume, Darline Desca… La femme qui se tourne vers son travail est indépendante, libre, dans une démarche d’authenticité, en résonance avec elle-même selon la bijoutière. Elle dit confectionner dans une démarche toute spirituelle. « Pour moi, il y a de l’âme dans les matières. Je ne touche à aucune pièce sans être en résonance avec elle. Elle doit me parler. Je la travaille dans le sens qu’elle puisse convenir à la personne qui vient à sa recherche », soutient-elle. Chez elle, il y a un mannequin qu’elle baptise Ginette, c’est comme sa mascotte. Artisanat en fête, elle l’expérimente depuis 2012 sans jamais rater une édition. C’est la foire qu’on ne peut prétendre ignorer si l’on évolue dans l’artisanat. « C’est l’espace par excellence pour moi de collectionner de nouveaux clients, qu’ils achètent à la foire ou au-delà, c’est toujours le meilleur carrefour pour les croiser », témoigne la créatrice hyper zen. À cette édition elle nous réserve non seulement des clutchs, ces bourses qui sont encore tendances, mais aussi des bijoux dans le registre qu’on les connaît. Pour l’heure, elle se garde de nommer cette collection. Elle invite le grand public à venir faire le plein de ses articles mais aussi de ceux des autres. « Que ça soit pour acheter ou parler des produits, je serai enchantée de vous accueillir », conclut-elle.