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Le Nouvelliste

Installation de la commission de restructuration de l’école de droit des Gonaïves

Jan. 14, 2021, midnight

Créée depuis le 13 août 2020, cette commission composée de Me Dufrène Guillaume (coordonnateur au rang de directeur de l’Ecole) et Me Youdeline Cherizard Joseph ( coordonnatrice adjointe au rang d’assistant directeur), rejointe en cours de route par M. Egenet Joseph (conseiller de la commission de restructuration), ne pouvait pas prendre siège en raison des hostilités rencontrées de la part de certains acteurs internes de l’EDSEG. Pas avant l’entrée en fonction de cette commission, les dirigeants de l’UEH avaient suspendu toutes les activités académiques de cette école. Le secrétaire général de l’UEH, Wilson Dorlus, a présenté une mise en contexte de la décision de procéder à la restructuration de l’EDSEG. « Il y a eu une urgence d’intervenir dans les écoles de droit des villes de province, suite aux recommandations des États généraux de l’UEH », précise le responsable qui évoque un refus d’acceptation de la réforme de la part de certains acteurs. Soulignant la volonté de l’Université de transformer l’enseignement du droit en Haïti, M. Dorlus a rappelé que ces décisions ne concernent pas seulement l"EDSEG, elles concernent, de manière générale, les autres entités des autres villes de province. Pour sa part, le vice-recteur aux affaires académiques, le professeur Jean Poincy, fait remarquer que l’UEH est en train de mener une réforme en son sein, afin de devenir l’institution de référence dans la région caribéenne. Il promet, aux membres de la commission, tout l’accompagnement de l’Université dans le cadre de leur mission. Dans la même veine, le recteur Fritz Deshommes évoque l’enthousiasme des membres du Conseil exécutif ayant procédé à l’installation de ces membres de la commission de restructuration de l’Ecole de droit des Gonaïves.  Le recteur situe ces actions dans le cadre de l’étude de la Fédération des barreaux d’Haïti qui a mis à nu les faiblesses des institutions d’enseignement du droit dans le pays. L’étude a également recommandé un ensemble d’actions capables de favoriser une réforme dans la manière de gérer ces institutions de formation en droit. Fritz Deshommes souligne l’enthousiasme du Conseil exécutif de ce qu’il appelle « un début de solution » à la crise qui prévaut à l’EDSEG depuis des mois. Cette Ecole, qui a une longue tradition d’excellence, en dépit des conditions difficiles de travail, va rouvrir ses portes dans les bonnes conditions avec l’installation de la commission, annonce le recteur qui n’a pas manqué de rappeler qu’il s’agit d’une institution qui a formé des grosses pointures dans le monde de la basoche qui font honneur à l’Ecole et au pays. Tout en renouvelant le support du rectorat à la commission, le recteur fait appel à la société d’embrasser la cause et d’apporter leur support pour la restructuration de l’institution. Intervenant, par ailleurs, à titre du nouveau directeur de l’EDSEG, Me Dufrène Guillaume, ancien produit de l’Ecole, revient également sur l’étude de la Fédération des barreaux d’Haïti qui a présenté un tableau accablant sur l’enseignement du droit dans les institutions concernées, notamment à l’EDSEG. Le professeur reconnaît que les recommandations visant la restructuration de l’institution ont été plutôt mal accueillies.  Il salue l’énergie, la patience et l’engagement du rectorat qui entend redonner une autre image à l’Ecole de droit, en procédant à l'installation de cette commission qui aurait dû entrer en fonction depuis l’année dernière. Me Guillaume se dit conscient de la délicatesse de la tâche qui leur a été confiée au sein de cette commission, mais assure qu’ils (commissaires) vont conjuguer leurs efforts pour accomplir leur mission dans la dignité et loyauté, qu’ils vont travailler pour restituer le prestige de cette institution qui a formé un nombre incalculable de générations d’avocats parmi les plus brillants du pays. Il en a profité pour annoncer la reprise des activités académiques et administratives de l’école, tout en comptant sur la collaboration et la compréhension de tous les acteurs appartenant à l’institution, afin de réparer les dommages causés par la crise. Un conseil exécutif provisoire pour assurer la transition à l’EDSEG  Un conseil exécutif provisoire chargé de gérer l’Ecole de droit et des sciences économiques des Gonaïves (EDSEG) et d’organiser les prochaines élections a pris fonction, mercredi 13 janvier 2021. La nouvelle structure est constituée de cinq personnalités : l’ancien bâtonnier des Gonaïves, Me Luc B. Pierre, le constitutionnaliste Guy Jacob Latortue, vice-président, la juge Eugénie Jean-Louis, Me Jacob Clairvoix et Me Carlo Pierre-Gilles. L’installation a été faite par Me Héber Pélissier, président du conseil des professeurs. Dans ses propos, il a invité les récipiendaires à se mettre à la hauteur de leurs tâches. « Nous allons montrer au monde entier que l’EDSEG n’a rien à envier aux universités étrangères, a souligné M. Pélissier. La transparence marquera la voie du changement et vous êtes en mesure de le faire. » Intervenant au nom de ses pairs, le vice-président s’est dit conscient de la lourde responsabilité qui est confiée au conseil. De concert avec les acteurs concernés, il s’est convaincu que l’EDSEG connaîtra des jours meilleurs. « Malgré le climat délétère, malgré les difficultés du moment, […] nous allons relever le défi, nous allons gagner le pari », a soutenu Me Latortue. Il tient à rappeler que l’école de droit n’est pas un établissement d’Etat mais, une institution privée à but non lucratif.  En ce qui a trait au torchon qui brûle entre l’Edseg et le rectorat de l’Ueh, le vice-président, le conseil tient à préciser qu’il n’y a aucun problème entre ces deux instances mais, juste une incompréhension. « Peut-être, le rectorat pense pouvoir reformer l’école selon ses propres visions alors que nous autres aussi, nous avons à reformer l’école avec nos objectifs », a déclaré Me Latortue, ajoutant que le conseil est prêt à travailler avec toutes les personnes physiques et morales mais, insiste-t-il, sans aucune ingérence institutionnelle. Il appelle les professeurs et les étudiants à se joindre à cette nouvelle équipe pour un nouveau départ.  Parmi les premières décisions, le conseil confirme le concours d’admission pour les 23 et 24 janvier prochains et les examens de reprise, les 30 et 31 janvier 2021. L’Ecole de droit et des sciences économiques des Gonaïves constitue l’une des plus anciennes institutions de formation dans le pays. Le 16 janvier 2022 ramènera la célébration de son centenaire d’existence.