Le Nouvelliste
Covid-19 : Haïti apprend de Taïwan
April 20, 2020, midnight
13 médecins du centre médical de Chi-Mei, l'un des plus grands hôpitaux d’enseignement de la République de Chine (Taïwan), ont animé vendredi une séance de formation sur la prise en charge du Covid-19 au profit de 14 participants, dont des médecins spécialisés affectés aux centres médicaux impliqués dans la prise en charge du nouveau coronavirus en Haïti. « Cette activité a été organisée par l'ambassade de la République de Chine (Taïwan) en Haïti de concert avec le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 », a précisé l'ambassade dans un communiqué. Des représentants de l'hôpital universitaire de Mirebalais, de l'hôpital St-Luc, du sanatorium, du Centre ambulancier national, de la direction de l'organisation du service de soins du ministère de la Santé publique et de la Population entre autres ont pris part à cette activité qui a été dirigée par le surintendant en chef adjoint du Centre médical de Chi-Mei, le Dr Lin Hung-Jung. L’hôpital de Chi-Mei a fait une présentation globale sur l’ensemble des mesures de prise en charge des personnes atteintes du coronavirus. Les participants ont par la suite échangé sur les traitements des personnes infectées et sur les mesures de protection pour le personnel soignant. La discussion a duré environ 90 minutes et a permis aux participants haïtiens de mieux connaître les dispositifs déployés par les hôpitaux et autorités sanitaires à Taïwan afin de contenir la pandémie de Covid -19. Joint par le journal le samedi 18 avril, le directeur du Centre ambulancier national, le Dr Didié Hérold Louis, a fait savoir que ce partage d'expériences a été très enrichissant. M. Louis souligne qu'il va mettre en pratique les leçons apprises. « Taïwan est l'un des pays qui a fait une meilleure gestion de la pandémie. Il enregistre le moins de cas d'infection et de décès », a rappelé le médecin. Pour contrôler la propagation de la pandémie, les autorités taïwanaises ont opté pour le dépistage systématique des cas, une option qui n'a pas encore frôlé l'esprit de nos autorités. « Cette vidéoconférence me fait voir qu'on est loin du compte, qu'il nous faut beaucoup pour contrôler la pandémie », a confié un autre participant sous couvert de l'anonymat. Sur le plan médical, Taïwan fait ce que fait tout le monde: oxygénothérapie, ventilation, traitement des symptômes… mais il opte pour un isolement de deux mois, le temps qu'il s'assure que le patient est très peu infectieux. Le personnel médical est, quant à lui, traité de manière à éviter le burn out et la contamination. « On a beaucoup à faire et beaucoup à apprendre », a soutenu notre source, soulignant que les équipements de protection individuelle pour le personnel soignant se font encore très rares. Pour lutter efficacement contre la maladie, la chaîne de transmission doit être coupée. C'est pourquoi, indique notre source, le dépistage massif doit être une option. Organisée dans les locaux de télécommunications Natcom, cette vidéoconférence a été inaugurée par Chi-Chih Shin, chargé d’affaires a.i. de l’ambassade de Taïwan et du Dr Lauré Adrien, directeur général du MSPP.