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Le Nouvelliste

Gonaïves : au moins deux blessés par balle dans un affrontement entre opposants armés, policiers et résidents de Descahos

Oct. 16, 2019, midnight

Une vive tension a régné, le mardi 15 octobre 2019, aux Gonaïves suite aux rumeurs de prestation de serment du nouveau délégué du département de l’Artibonite, Jean Osner Amisial. Des heurts s'en sont suivis entre les opposants de Raboteau, des forces de l’ordre et des militants de Descahos et ont fait au moins deux blessés par balle. Si les groupes rivaux ne s’entendent pas, les prochains jours s’avèreront difficiles pour la cité de l'Indépendance.  Des manifestants armés de Raboteau, hostiles au nouveau délégué départemental, ont tenté de boycotter sa prestation qui devrait avoir lieu, mardi matin, au tribunal civil de première instance des Gonaïves. Ces hommes, les nerfs à fleur de peau, ont affronté des policiers qui étaient chargés d'assurer la sécurité du palais de justice. L’un des leurs aurait été blessé au cours des échauffourés.    Les opposants ont accusé un groupe d’activistes de Descahos proches du pouvoir d’être à l’origine de cet affrontement. En revanche, selon certains riverains, ils auraient envahi ce quartier populaire et semé la pagaille. Pierre-Luc Marcelin, un marchand d’appareils électroniques, a été touché d’une balle dans le dos. « Il a été blessé au moment où il s’apprêtait à s’abriter dans une cour », a témoigné une détaillante qui mène ses activités dans les parages du marché Topa. Mécontents de cet acte qu’ils considèrent comme une provocation, des militants de Descahos armés de machettes et d’armes à feu ont obstrué la circulation pendant des heures. À l’instar de véritables vigiles, pendant tout l’après-midi, ils ont monté la garde dans le quartier. La principale institution publique de la zone, le bureau régional de la Direction générale des impôts (DGI), serait sous la menace d’être incendiée. En dépit du calme apparent, beaucoup redoutent des représailles. Ce qui pourrait être fatal à ces deux quartiers rivaux qui s’étaient réconciliés en 2004 pour renverser l’ex-président Jean-Bertrand Aristide. Notons que depuis la relance du soulèvement anti-Jovenel Moïse, les résidents de Descahos se montrent réticents. Ils ne participent pas aux manifestations. Certains d’entre eux dénoncent le « caractère familial » de ce mouvement qui est largement soutenu par le parti Ayiti an aksyon (AAA).