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Le Nouvelliste

Joseph Lambert tente de ressusciter le Sénat

Jan. 26, 2021, midnight

Depuis son élection à la tête du Sénat de dix membres le 12 janvier dernier, le sénateur Joseph Lambert tente de sortir du coma le Grand Corps. Le parlementaire multiplie les rencontres avec des ambassadeurs étrangers accrédités en Haïti et des institutions locales. L’élu du Sud-Est tente de redonner ses lettres de noblesse au Sénat et se positionner du coup comme un acteur important dans la crise politique qui secoue le pays. Défibrillateur en main, Joseph Lambert essaie de réanimer un Sénat en arrêt cardiaque provoqué depuis plus d’un an. Ce mardi 26 janvier, le président de ce qui reste du Sénat s’est entretenu avec l’ambassadeur du Canada en Haïti, Stuart Savage. « Le vice-président du Sénat et moi lui avons parlé de la situation du pays, la gestion post 7 février, de la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections, mais avec des institutions légitimes, pas ce Conseil électoral "fantoche", "mal fabriqué", qui n’a pas prêté serment devant la Cour de cassation », a rapporté le parlementaire aux journalistes à l’issue de cette rencontre avec l’ambassadeur du Canada. Le sénateur indique avoir abordé aussi avec le diplomate canadien la question de la Constitution du pays et l’interprétation des articles 134-1 et 134-2 de la Constitution « qui fait problème et qui est un dilemme. Aujourd’hui, c’est à travers le dialogue que nous pouvons rapprocher les pôles contraires et arriver à un accord politique dans l’intérêt du pays », a-t-il invité. L’opposition politique évoque l’article 134-2 de la Constitution pour soutenir la fin du mandat du président de la République le 7 février prochain et exiger du coup le départ de Jovenel Moïse.   Joseph Lambert affirme avoir déjà rencontré des amis de la communauté internationale, notamment l’OEA. « Il y en a que nous avons rencontrés en privé et d’autres que nous rencontrons au Sénat de la République qui était plongé dans une sorte d’amorphie pendant un bon moment. Le nouveau bureau tient à rappeler que le Sénat est un pouvoir à part entière, un pouvoir égal à celui de l’exécutif dans les limites tracées par la Constitution », a-t-il avancé.   Le parlementaire annonce des rencontres aussi avec les responsables de la Banque mondiale, de la BID, des Nations unies. Il affirme avoir eu des échanges avec des parlementaires européens et du Canada. « Nous sommes déjà en contact avec quelque 198 Parlements à travers le monde. Nous rétablissons la force du Sénat sur le plan international et en même temps nous renforçons l’autorité du Sénat au niveau national », a-t-il confié à l’issue de cette rencontre avec l’ambassadeur du Canada. « Nous avons envoyé des correspondances à Nancy Pelosi. Sous peu nous allons nous rencontrer et aussi rencontrer le président du Sénat américain », a annoncé Joseph Lambert. Le parlementaire prévoit de rencontrer aussi le directeur général de la Police nationale d'Haïti, les membres de la Cour supérieure des comptes « pour savoir ce qui se passe au niveau de l’Etat et pour savoir aussi ce que nous autres sénateurs nous pouvons faire. Notre dénominateur commun, c’est Haïti », a affirmé le leader politique qui se fait appeler  «animal politique». Totalement ignoré par le chef de l’Etat depuis le 13 janvier 2020 qui, à cette date, avait dit constater la caducité du Parlement en renvoyant deux tiers du Sénat, Joseph Lambert tente de créer un contre-pouvoir à Jovenel Moïse.