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Le Nouvelliste

Amos Durosier, un modèle de serviteur public est parti

April 17, 2020, midnight

Le professeur Amos Durosiers nous a quitté́. Ce mardi 14 Avril, il a été enterré sans trompettes ni fanfare. Conjoncture de confinement oblige, la famille a privilégié une cérémonie privée et discrète. Sans bruit. Dans la simplicité ! S’il me fallait choisir une citation pouvant incarner la dimension de l’homme, j’aurais choisi ces mots de l’évêque Saint-François de Salles: « Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit ». Amos Durosier a fait beaucoup de bien sans faire du bruit dans sa vie, et il est parti sans faire du bruit mais laissant derrière lui une trajectoire de vie extraordinaire sur laquelle nous devons faire beaucoup de bruit en la montrant en exemple aux générations à venir.  Le doyen de l’IHECE incarnait les valeurs du patriotisme, de l’humanisme, du désintéressement, du sens du bien public. Avec simplicité mais efficacité, outre l’IHECE, il a mis sur pied, marqué ou modernisé de grandes institutions dont le Centre de techniques de planification et d’Economie Appliquée (C.T.P.E.A), l'Administration générale des contributions (AGC), aujourd'hui la Direction générale des impôts (DGI), l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), la Faculté de droit et de sciences économiques…  A chaque fois que je devais prononcer une conférence à l’Institut des hautes études commerciales et économiques (IHECE), ce « doyen-gentleman » tenait toujours à me présenter personnellement aux étudiants et assister aux échanges. Le respect qu’il imposait, de façon naturelle, était palpable dans le regard admiratif des étudiants. En marge de ma dernière causerie-débat à l’IHECE au début de l’année, Amos Durosier m’a fait visiter le campus notamment pour me montrer comment l’école renaissait progressivement de ses cendres après avoir été ravagée par le tremblement de terre de 2010. Il nourrissait encore le rêve de moderniser l’IHECE pour en faire l’école d’élite du pays dans les domaines de la gestion, de l’économie et du commerce.   Le témoignage de Thomas Lalime dans les colonnes du nouvelliste du jour situe bien cette personnalité hors-norme qui a connu une trajectoire atypique mais tellement noble. D’abord prêtre, ensuite chercheur, enseignant, gestionnaire, haut cadre d’administration publique, puis doyen. Amos Durosier était un des derniers géants d’une génération pour laquelle l’intégrité et le sens du bien public étaient des vertus cardinales. Un grand homme nous a quitté. En ce moment triste, mes pensées vont bien sûr à sa famille mais aussi aux étudiants, dirigeants et employés de L’IHECE, de l’ULCC, du CTPEA et de la DGI. Ces entités doivent travailler à réaliser les rêves qu’Amos a toujours caressés mais qu’il n’a pas pu accomplir durant ces années sur terre. Celui par exemple de moderniser le campus de l’IHECE pour en faire un motif de fierté pour ses étudiants et le monde académique haïtien. Jerry TARDIEU, auteur, entrepreneur et ancien député