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Le Nouvelliste

 En raison des mauvaises conditions de travail, certains de  nos médecins quittent le pays chaque année…

Aug. 19, 2020, midnight

Ils sont environ 3354 médecins pour plus de 10 millions habitants en Haïti. Ils travaillent dans des conditions précaires et difficiles. Ce sont des gens qui consentent d’énormes sacrifices dans leur vie. Chaque année, certains d’entre eux quittent le pays en quête d’un mieux-être ailleurs. Leur réalité est catastrophique à en croire le jeune médecin formé à la Faculté de médecine et de pharmacie (FMP) de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), Dr Claudy Junior Pierre qui s’est confié sur le plateau de l’émission « Haïti, Sa k ap Kwit », jeudi soir sur la Télé 20. L’ancien responsable de l’Association haïtienne d’étudiants en médecine n’a pas mis de l’eau dans sa bouche pour dépeindre la galère que traversent des médecins de service et les étudiants en médecine qui font des expériences dans des hôpitaux universitaires dans le pays, notamment l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH). Ce dernier, selon lui, ne réunit pas les conditions matérielles capables d'offrir aux médecins qui y travaillent l'accompagnement académique, social et économique nécessaire. « L’hôpital général (communément appelé Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti) » est à bout de souffle », déplore ce médecin atuellement en service social. Claudy Junior Pierre, également rédacteur au quotidien Le Nouvelliste, revient sur le misérable salaire que perçoivent ces professionnels de santé. Les étudiants qui sont en internat gagnent seulement 9 mille gourdes. Parfois ils doivent attendre des mois avant de percevoir cet argent, selon Claudy Junior Pierre.  Pour les médecins résidents en service social, le salaire est estimé à 14 mille gourdes. Pour les résidents en spécialité (de niveau  1 à 3 ou 4), la grille salariale varie entre 13 à 17 mille gourdes, alors que les médecins de service gagnent entre 30 à 40 mille gourdes. Ils ne bénéficient d’aucun autre avantage, précise le médecin journaliste, soulignant l’absence d’accompagnement. Depuis des années, on assiste à plusieurs mouvements de grève autrefois par des résidents ou internes des hôpitaux universitaires, notamment à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH). Selon Claudy Junior Pierre, deux principales causes sont à la base. D’un point de vue social, il croit, en effet, que toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait des grèves en permanence dans le système. Les conditions de travail sont difficiles. La qualité de vie des médecins se détériore. D’un point de vue académique, il arrive parfois que les internes ne soient pas satisfaits de leur formation académique reçue à l’université, comme quoi les conditions d’apprentissage se révèlent inappropriées. Par ailleurs, Dr Pierre évoque un problème de protocole d’intégration pour les médecins dans le pays où il existe environ 1000 institutions sanitaires en Haïti. Pourtant pas moins de 500 sections communales ne disposent d’aucune institution sanitaire, révèle le médecin, plaidant en faveur de l’intégration des médecins dans ces milieux qui ne disposent pas de prestataires de soin.