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Le Nouvelliste

« Un problème de stockage » est à la base de la rareté répétée du carburant

Jan. 7, 2021, midnight

Fils-Aimé Ignace Saint-Fleur, directeur général du Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD), avance que l’incapacité de stocker les produits pétroliers est la raison principale de la rareté de carburant dans les stations d'essence. Une augmentation de la capacité de stockage serait la voie de résolution de ce problème à répétition, souligne-t-il. Il rappelle que l’approvisionnement du gaz est assuré par l’État pour le compte des compagnies privées. Le directeur général annonce dans la foulée l’arrivée de cargaisons de diesel et de gazoline dans les prochains jours. « Nous n’avons pas la capacité de stockage », précise Fils-Aimé Ignace Saint-Fleur sur les ondes de Magik 9 ce mardi 5 janvier 2020. «  La quantité que nous approvisionnons tous les mois, relative à notre capacité de consommation pour la même durée, est proportionnelle à notre capacité de conservation… soit 1 million de barils de produits pétroliers. Environ 550 000 barils de diesel, 250 000 barils de gazoline, 75 à 100 000 barils de kérosène », souligne-t-il. Il ajoute que cet approvisionnement se fait tous les 15 jours. Cette quantité, selon le directeur général, devait se revoir à la hausse durant les périodes de fin d’année en raison de l’augmentation de la consommation. Un luxe que M. Saint-Fleur dit ne pas pouvoir se permettre. «Imaginons qu’au mois de décembre, période de pic de consommation, nous devons avoir 200 à 500 000 barils de plus. Même si nous les commandons, nous ne pouvons pas les contenir, nous n’avons pas la capacité de les conserver». Tout en faisant un état des lieux de la capacité de stockage des trois terminaux situés à Varreux, à Thorland et à Martissant 25, le numéro un du BMPAD confie que pour le diesel le central de Varreux peut contenir 336 900 barils, celui de Thorland 96 743. 11 barils et le terminal à Martissant 107 142 barils. « Le terminal de varreux peut emmagasiner 168 200 barils de gazoline et 41 700 barils de kérosène tandis qu’à Thorland le terminal peut contenir 46 250. 91 barils de gazoline et 46 250. 91 de kérosène», ajoute-t-il, précisant que celui de Martissant ne conserve que du diesel. Par ailleurs, il renchérit que seule une augmentation de ces capacités peut éviter des répliques de cette situation de rareté. Il encourage le secteur privé à « multiplier les terminaux sur tout le territoire du pays », proposant entre autres un « partenariat public-privé » pour une solution plus rapide. Le directeur général du BMPAD rappelle que « l’État intervient directement sur le marché pour s’acquérir via le BMPAD, du carburant pour le compte des compagnies pétrolières », confie-t-il, avançant la loi du 5 décembre 2007, portant création  du Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement lui conférant la prérogative de commander l’essence pétrolière. En effet, dans un entretien accordé au Nouvelliste, le président Jovenel Moïse avait informé que l’État haïtien, sous la recommandation de l’ULCC, l’UCREF et de l’IGF, approvisionnait le pays en produits pétroliers sans passer par des intermédiaires, au moment d’intenter une action en référé contre la compagnie Preble-Rish Haïti, qu’il accusait de vouloir changer le prix du carburant aux dépens du Trésor public. Reconnaissant toutefois que le premium (14 centimes par gallon) peut faire revenir les produits pétroliers un peu plus cher à l’État que s’il avait un contrat avec une compagnie. Fils-Aimé Ignace Saint-Fleur annonce un appel d’offres cette semaine en vue d’obtenir les produits pétroliers par le biais de traders sans passer par des intermédiaires.