Le Nouvelliste
Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique réaffirme sa volonté de freiner les bandits
April 15, 2020, midnight
Dans la région métropolitaine, les bandits ne chôment pas malgré la présence du coronavirus dans le pays. Dimanche, des bandits ont semé la pagaille à Portail Léogâne et ses environs. Ni la police ni les organisations de défense des droits humains n’ont pas encore communiqué le nombre de victimes. Des tirs nourris ont également retenti dans la zone lundi et mardi. De son côté, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique s'est senti offusqué. « Le gouvernement ne va pas tolérer cette situation. N ap di mesye teworis yo bat chen an tann mèt li », a prévenu Lucmane Délille mercredi sur Magik 9. Le ministre invite la population à faire preuve de patience. « Un jour viendra où l’on n’entendra plus parler de ces gens », dit-il à propos des bandits. Ils n’ont aucune chance de réussir dans leurs actions terroristes, a poursuivi M. Délile qui n’est pas à sa première mise en garde aux bandits. « La peur doit changer et va changer de camp », avait-il annoncé lors de son installation le 3 mars dernier. De telles mises en garde n’ont pas pour autant calmé l’ardeur des bandits qui semblent avoir carte blanche. « La police a l’instruction formelle de stopper ces bandits s’ils sont pris en flagrant délit. À la guerre comme à la guerre. Ces gens n’ont plus leur place dans la société. Ce sont des moustiques, des microbes sociaux, nous les écraserons à coup sûr. Nous allons les repousser. Ils nous ont fait pleurer, nous allons les faire pleurer aussi. Nous allons les poursuivre jusqu’aux portes de l’enfer », jure le ministre de la Justice, qui annonce que toutes les artères occupées actuellement par les bandits sur la nationale #2 seront bientôt libérées. Il dit noter des victimes dans les rangs des bandits lors d'échanges de tirs avec la police durant le week-end écoulé. Mais le ministre n’a pas pu avancer de chiffres. Il dit confier cette tâche à la police. Lucmane Délile, qui qualifie ces bandits de « terroristes », accuse ses prédécesseurs qui n’avaient pas pris les mesures nécessaires en vue de freiner l’action des hors-la-loi. « Nous avons un héritage qui est très lourd. Cette situation dure depuis deux ou trois ans. Certaines mesures n’ont pas été prises avant moi. Les bandits avaient un boulevard devant eux, voilà pourquoi ils se sentent aussi à l’aise », dit-il tout en annonçant qu’il va renverser la vapeur. Il confirme au passage que le présumé kidnappeur du Dr Jerry Bitar a été appréhendé. Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique dénonce des « délinquants à cravate » qui alimentent les bandits et qui sont toujours prêts à intervenir auprès des autorités en faveur de ces derniers quand ils sont appréhendés. Lucmane Délille annonce des enquêtes en vue de mettre la main au collet desdits délinquants. Le pays fait face à une insécurité d’État Selon le défenseur des droits humains Pierre Espérance, l’insécurité à laquelle le pays est en train de faire face est une « insécurité d’État ». Il dénonce l’absence de mesures formelles contre la contrebande. Pour résoudre le problème de l’insécurité, l’État devrait prendre des dispositions en vue de casser la chaîne d’approvisionnement des bandits. « Haïti ne produit pas d’armes ni de munitions », fait-il remarquer.