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Le Nouvelliste

À quand la fin des violences armées au Bicentenaire ?

Feb. 11, 2020, midnight

Dans l’après-midi du mercredi 5 février, alors que beaucoup de gens s’apprêtaient à regagner leur maison, ce sont les rafales d’armes automatiques qui les ont accueillies au Portail Léogâne. S’en est suivi la panique, les voitures privées et les véhicules de transport public ont dû rester cloués sur place. Instinctivement, les gens ont évité le Bicentenaire. Dans cette course effrénée vers la survie, certains déambulaient, trébuchaient et se s'abritaient à chaque détonation. Les forces de l’ordre étaient absents comme toujours. Pour la Fondasyon Je Klere (FJKL), cette situation est devenue la norme au boulevard Harry Truman (Bicentenaire). Des jeunes hommes, femmes et même des enfants lourdement armés y créent la panique sans inquiétude. Les bandits exhibent leurs armes de grand calibre et imposent leur volonté en tirant dans toutes les directions. Pas un jour sans enregistrer au moins un cas de meurtre, de blessé par balle, de kidnapping, de passant rançonné lors des opérations de gangs armés. La population est aux abois, les autorités policières demeurent impuissantes face à la détérioration du climat sécuritaire. Ces actes de cruauté commis tous les jours atteignent toutes les couches de la population. Même les routes nationales sont dangereuses. Les usagers y sont exposés à des actes de vol, de viol et d’assassinat. La FJKL dit aussi constater une augmentation d’actes d’agression, d’assassinat affectant le monde judiciaire à travers le décès tragique d’un avocat à Martissant, d’un huissier à l’intérieur même du tribunal au Bicentenaire, de policiers, sans oublier les attaques contre des tribunaux. Au cours de la même période, il y a eu des cas qui s’apparentent à des pratiques de groupes d’escadrons de la mort, de la violence entre gangs armés ou des assassinats ciblés. L’organisme de droits humains dit aussi noter le nombre de policiers assassinés dans ce climat délétère. Pour le mois de janvier 2020, au moins six policiers sont tués par balle. En 2019, le nombre s’élevait à 38 policiers assassinés dont 33 dans le département de l’Ouest. « Il s’agit là d’une situation préoccupante. Si ceux qui sont chargés de protéger la population ne peuvent pas se protéger, c’est qu’on est définitivement dans une république de gangs ». L’incapacité des responsables à faire face à cette nouvelle réalité enhardit les groupes armés qui prennent de l’ampleur et démontrent leur capacité à mettre l’Etat à genoux », juge la FJKL.