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Le Nouvelliste

La FJKL dénonce « la tentation de retour aux méthodes et pratiques de la sanglante dictature des Duvaliers »

Feb. 19, 2020, midnight

Parce qu’il a pris position contre la formation d’un syndicat policier et dénoncé le comportement des policiers qui avaient semé la panique à la direction générale de la Police nationale avant d’incendier, lundi, les stands au Champs de Mars, des individus qui se réclament de la PNH ont attaqué mercredi après-midi le cabinet du Me Samuel Madistin à Port-au-Prince. La  Fondasyon Je Klere (FJKL) dans un communiqué « juge totalement inacceptable le recours à la force armée, en 2020, pour imposer ses idées et s’opposer aux idées contraires à la position dominante. » « La Fondasyon Je Klere (FJKL) - organisation de défense des droits humains engagée qui entend préparer chaque Haïtien-ne à devenir un leader responsable et participant à la vie publique pour le renouvellement d’un État-nation fondé sur des principes de droits humains et du développement durable -  informe l’opinion publique nationale et internationale que le mercredi 19 février 2020, des membres de la force de Police Nationale, officiels de l’Etat chargés de protéger la liberté de tous et de chacun, utilisant la puissance de feu mise à leur disposition par l’Etat s’en sont pris au Président de notre organisation en réplique à la position de la FJKL, relative à la révolte de la base de la Police Nationale d’Haïti (PNH) contre la hiérarchie, exprimée dans notre communiqué du 12 février 2020 (www.fjkl.org.ht ) », lit-on dans le communiqué. « Des policiers intolérants, partisans de la pensée unique, sans respect pour les sacrifices consentis par le peuple haïtien pour le droit à la liberté d’expression ont décidé de contester par les armes la position de la FJKL à travers son président. Ils ont attaqué, dans l’après-midi du mercredi 19 février de l’année en cours, la firme d’avocats du Président et y ont mis le feu. Le Président a eu la vie sauve en se réfugiant dans les parages de son cabinet a l’arrivée de ces hommes armés. Mais les véhicules des clients et une génératrice sont passés en flamme et les locaux du cabinet vandalisé », a dénoncé la FJKL que dirige Me Samuel Madistin. « La FJKL juge totalement inacceptable le recours à la force armée, en 2020, pour imposer ses idées et s’opposer aux idées contraires à la position dominante. » L’organisation de défense des droits humains a rappelé dans son communiqué que « la liberté d’expression est la pierre angulaire de toute société démocratique. Elle vaut pour les idées accueillies avec faveur, celles qui heurtent, qui choquent ou qui inquiètent. La FJKL n’entend nullement se laisser intimider par les forces rétrogrades, anti-démocratiques et les partisans du narco-état », a soutenu la Fondation Je Klere tout en renouvelant son attachement aux principes et aux valeurs de toute société démocratique, « c’est-à-dire : tolérance, pluralisme idéologique et esprit d’ouverture. » Avant d’attaquer le cabinet de Me Madistin, accompagnés par des membres de la population, ces gens qui se réclament de la police, encagoulés, armes à main ont semé la panique et le désordre mercredi à Port-au-Prince et dans les zones avoisinantes. Ils ont bloqué des routes, dressé des barricades de pneus enflammés, saisis des clés de véhicules, incendiés des chars musicaux au Stade Sylvio Cator. Lundi dernier, ils avaient déjà manifesté à la direction générale de la police nationale pour exiger de meilleures de conditions de travail et la formation d’un syndicat qui devrait leur permettre de mieux défendre leurs intérêts. Après la manifestation au Quartier général de la PNH, ils avaient incendié les stands au Champ de Mars. A la suite de cette situation, cinq d’entre eux ont été renvoyés de l’institution policière. C’est pour exiger la réintégration de leurs collègues et leur droit de se syndiquer que ces policiers en rébellion avaient semé la panique dans la capitale mercredi.