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Le Nouvelliste

Des secteurs de la société prennent leur distance par rapport au CEP de Jovenel Moïse

Sept. 21, 2020, midnight

Nommé par arrêté présidentiel le vendredi 18 septembre, le nouveau Conseil électoral provisoire sera installé dans ses fonctions ce mardi 22 septembre après son investiture au Palais national, a confié au Nouvelliste une source proche de la présidence. Cependant la plupart des membres de ce CEP font l’objet de vives contestations et de dénonciations. « Non, nous n’avons pas pris part à la désignation de Patrick Numas comme représentant du secteur syndicat au CEP », a déclaré au Nouvelliste Changeu Méhu de l’APCH. Le syndicaliste du secteur transports en commun a rappelé que dès le départ plusieurs syndicats avaient affirmé qu’ils n’allaient pas participer à la formation du CEP. Le président de la Plateforme des syndicats des usines textiles, Pierre Télémaque, a lui aussi fait savoir au journal qu’il n’avait pas pris part à la désignation de  Patrick Numas. « Parmi les  11 organisations centrales de syndicats qui existent dans le pays, aucune d’elle n’a participé à la formation du Conseil électoral provisoire », a-t-il fait savoir.   Des responsables du secteur protestant ont confié au Nouvelliste qu’ils ont été effectivement contactés par le Palais national pour désigner un représentant au CEP, mais avaient décliné l’invitation. « Le secteur protestant n’a rien à voir avec le choix de Guy Roméus qui, selon l’arrêté présidentiel, est le représentant des cultes réformés au CEP », a répondu notre contact qui est un membre influent au sein de la Fédération protestante d’Haïti  (FPH). Celui-ci a souligné que, depuis 1987, la Fédération protestante fait le choix du représentant du secteur protestant au CEP de concert avec les organisations membres du secteur, mais par pour l’actuel Conseil électoral.  Il faut souligner que Guy Roméus était le vice-président de la CONASPEH, une organisation très influente dans le secteur protestant, avant sa désignation comme membre du CEP.   Le directeur exécutif de la Plateforme des organisations des droits humains (POHDH) prend aussi ses distances à ce nouveau CEP. Alermy Piervilus a fait savoir lundi matin sur radio Magik 9 que la structure qu’il dirige n’a jamais été contactée par le Palais national pour désigner le représentant du secteur des droits humains au CEP. Une façon pour lui de dire que ses membres n’ont rien à voir avec Guylande Mésadieu qui représente le secteur des droits humains au CEP.  La première réaction de la communauté internationale vient des États-Unis. Dans un tweet publié lundi, l’ambassade américaine a déclaré : « Les États-Unis prennent note de l'annonce de la formation du @cep_haiti, étape importante vers les élections législatives. Nous attendons la publication d'un décret électoral et du calendrier électoral pour le rétablissement du Parlement #Haiti dès que possible techniquement. » Ce nouveau Conseil électoral provisoire a pour mandat, selon l’article 2 de l’arrêté, d’ « organiser le référendum constitutionnel afin de doter le pays d’une nouvelle Constitution ; d’organiser les élections locales, municipales, législatives et présidentielle et d’organiser les élections pour tous autres postes vacants ou qui pourraient le devenir en attendant ».  Selon l’arrêté présidentiel publié le vendredi 18 septembre dernier nommant les neuf membres du Conseil électoral provisoire,  Louis Arlext Noël, représente le secteur des Handicapés ; Nadia Jules Amédée, a été désigné par les secteurs Paysan-Coopérative ;  Guylande Mésdieu est la représentante du secteur des Droits humains ; Antonio Détil, le représentant du secteur de la Jeunesse ;  Patrick Numas, représente le secteur Syndicat au CEP ;  Esperancia César est la représentante de la Diaspora ; Josette Macilion, représente les Organisations de femmes ; Guy Roméus a été désigné par les Cultes réformés et Marie Rosemène Joseph Pierre est la représentante du Culte vaudou.